La coopération bilatérale et les questions régionales, à l'image du Sahara occidental, la situation au Mali et le conflit syrien, sont les principaux points développés par les deux ministres, algérien et espagnol, des Affaires étrangères, Mourad Medelci et José Manuel Garcia-Margallo, lors d'une conférence de presse animée conjointement mardi soir à Alger, à l'occasion d'une visite du chef de la diplomatie espagnole en Algérie, ayant pout but le renforcement des relations entre les deux pays. Les deux ministres se sont accordés à dire que ces relations sont en constante amélioration, après, notamment, la déclaration commune adoptée en janvier dernier, à Alger. Citant la circulation des personnes comme exemple de cette coopération, M. Medelci a fait savoir que l'accord portant attribution de visas, prévu dans la déclaration en question, a été approuvé par la partie espagnole et « sera exécutoire dans les prochaines semaines ». Du côté algérien, poursuit-il, « le processus de ratification sera engagé de manière rapide ». Propos confirmés par son homologue, Garcia-Margallo, qui a souligné que « l'accord lié à l'attribution de visas a déjà été signé par la partie espagnole et n'attend que sa ratification par l'Algérie ». L'accord sur l'octroi des visas a été signé, en janvier dernier, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et le président du Gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, à l'occasion de la tenue de la 5e session de la réunion de la haut niveau algéro-espagnole. Au plan économique, les relations entre les deux pays sont qualifiées d'« importantes » par M. Garcia-Margallo, qui affirme que « l'Espagne est le troisième client de l'Algérie et son quatrième fournisseur ». Annonçant la programmation prochaine de 100 projets d'investissements espagnols en Algérie, il prévoit que « l'Espagne deviendra, dans les années à venir, le premier pays investisseur en Algérie ». Evoquant la situation prévalant au Mali, les deux ministres se sont montrés « satisfaits » de l'accord conclu récemment entre les autorités maliennes et les rebelles touaregs qui permettra, ont-ils souligné, l'organisation de l'élection présidentielle, fin juillet prochain. Mourad Medelci espère que « cet accord sera le point de départ d'un processus ouvert pour un dialogue inclusif qui permettra au peuple malien de se ressouder et préserver l'intégrité de son territoire ». De son côté, M. Garcia-Margallo l'a qualifié de « très bonne nouvelle ». Les deux parties ont également affiché leur souhait de voir la situation se stabiliser en Libye. Concernant le conflit en Syrie, Mourad Medelci dira que « tout ce qui pourrait contribuer à réduire la violence doit être considéré comme prioritaire ». Point de vue partagé par M. Garcia-Margallo. « L'option militaire n'est pas la solution. Le règlement passe par une solution politique négociée », dira-t-il. M. Medelci a souligné également que la question du Sahara occidental a été au menu des entretiens avec son homologue espagnol. Il dira que « l'Algérie est désireuse de faire en sorte que la communauté internationale soit davantage consciente de l'urgence d'une solution concrète, juste et durable ». Le ministre espagnol s'est contenté, lui, de dire, sur ce sujet, que son pays poursuit ses aides humanitaires aux refugiés sahraouis, « même en cette période de crise économique ».