Mais l'unanimité sur le sujet n'est pas, une nouvelle fois, au rendez-vous, devant la « possibilité » d'un règlement pacifique lors de la conférence de paix prévue le mois prochain à Genève, que les Etats-Unis soutiennent et organisent avec la Russie, l'allié de Damas. Les onze pays du groupe ont annoncé, à l'issue de la réunion, leur décision de fournir « une aide urgente en matériel et équipements » au profit du Haut conseil militaire syrien relevant de l'Armée syrienne libre (ASL), principale faction de l'opposition armée, afin de lui permettre de faire face aux « attaques brutales du régime ». « Chaque pays le faisant à sa manière », précise le communiqué. Contrairement au Premier ministre qatari, cheikh Hamad Ben Jassem Al Thani, qui a ouvertement plaidé pour armer la rébellion syrienne dans l'espoir, dit-il, de « forcer le régime de Bachar Al-Assad à négocier », le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, s'est montré nuancé. Il s'est contenté d'appeler ses homologues à « intensifier leur aide, notamment militaire, pour aider l'opposition armée à renverser l'équilibre sur le terrain », mais sans donner plus de détails sur la nature de cette aide controversée, pourtant décidée par le président Barack Obama et refusée par le Pentagone. M. Kerry a exhorté ses homologues saoudien et qatari, les principaux soutiens des rebelles, pour « coordonner leur soutien » avec l'ASL. Néanmoins, le chef de la diplomatie US a rappelé l'attachement de son pays au règlement politique du conflit qui a fait quelque 93.000 morts selon l'ONU. « Les rebelles ont besoin d'un soutien accru afin de se rendre à Genève et de pouvoir renverser le déséquilibre sur le terrain », a-t-il indiqué. Plus prudent que son homologue américain, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a assuré que Londres n'a « pas pris la décision » d'armer la rébellion. Le ministre, dont le pays s'était pourtant déclaré favorable à cette action, a fait savoir que cette question devait être discutée au préalable au Parlement. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a, pour sa part, indiqué que son pays a livré des traitements anti-gaz sarin aux rebelles pour « protéger un millier de personnes », en allusion aux armes chimiques qui auraient été utilisées dans les combats entre l'armée syrienne et les rebelles. Les onze ministres des AE ont, par ailleurs, dénoncé l'implication de l'Iran et du Hezbollah dans les combats, les exhortant de « cesser d'intervenir sur le sol syrien ». « Il faut mettre un terme à ce conflit qui devient de plus en plus un conflit religieux », dit-il, estimant que la seule issue possible reste « la voie de la solution politique » même si celle-ci est actuellement au point mort.