Panel - Sont notamment annoncés à cette réunion, les chefs de la diplomatie américaine John Kerry, française Laurent Fabius, allemande Guido Westervelle, britannique William Hague, et italienne Emma Bonino. Les ministres de onze pays du Groupe des amis de la Syrie se réunissent ce samedi à Doha pour renforcer et coordonner l'aide, y compris militaire, à apporter à la rébellion qui réclame avant tout des armes lourdes pour protéger les zones qu'ils contrôlent de la puissance de feu du régime. A la veille de cette réunion, l'Armée syrienne libre (ASL) a annoncé que la rébellion avait reçu récemment des «quantités d'armes modernes» de la part de pays «amis et frères» et que d'autres livraisons auraient lieu dans les prochains jours. L'ASL n'a pas désigné ces pays amis, mais a dit s'attendre à «une annonce claire et officielle» de la part des Onze à Doha sur leur décision d'armer les rebelles. Des demandes précises ont été adressées, il y a une semaine, par le chef militaire de la rébellion syrienne, le commandant Selim Idriss, aux représentants des Onze - France, Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne, Italie, Jordanie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Turquie, Egypte - qu'il a rencontrés à Ankara. Un porte-parole de l'ASL, Louaï Mokdad, a détaillé jeudi ces besoins : missiles sol-air à courte portée MANPAD, missiles antichars, mortiers, munitions, matériel de communication, gilets pare-balles, masques à gaz. L'ASL a également réclamé des zones d'exclusion aérienne pour sécuriser des régions «dans le sud ou dans le nord». «Nous allons explorer ces demandes et voir comment faire plus, quantitativement et qualitativement», a indiqué un diplomate européen – ayant requis l'anonymat – présent à Ankara. A la «longue liste» de demandes de l'opposition syrienne en matériels allant du lit pliant Picot «à des choses plus sophistiquées» dont des armements antiaériens, les Onze devraient répondre de manière «concertée, collective et complémentaire», a-t-il dit. A Doha, sont notamment annoncés les chefs de la diplomatie américaine John Kerry, française Laurent Fabius, allemande Guido Westervelle, britannique William Hague, et italienne Emma Bonino. Ayant fait connaître ses besoins, l'ASL, n'a pas jugé nécessaire d'être présente. En début de semaine, le Président américain Barack Obama s'était montré dubitatif quant à un renversement de la situation sur le terrain en Syrie grâce à des armes anti-hélicoptères ou antichars, et avait refusé de donner des précisions sur le soutien accru à l'opposition annoncé par Washington. Laurent Fabius a exclu jeudi que la France livre des armes «qui pourraient se retourner contre elle». «Samedi matin, à Doha, on va essayer de faire le point sur la situation sur le terrain et de voir comment on peut aider la Coalition et déboucher sur une solution politique», a-t-il dit. La réunion de Doha devrait également aborder le projet d'une conférence de paix internationale et l'aide humanitaire. - Au moins 600 hommes armés partis de Russie et d'Europe se battent actuellement en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad, a déclaré, hier, le Président russe Vladimir Poutine, mettant en garde l'Occident contre la livraison d'armes à l'opposition syrienne. «Alors pourquoi livrer des armes aux groupes armés clandestins en Syrie, si on ne comprend pas bien de qui ils sont composés ? (...) Où vont se retrouver ces armes ?», s'est-interrogé le Président russe. M. Poutine a également dit redouter l'arrivée au pouvoir des «terroristes» en Syrie en cas de départ du Président syrien Bachar al-Assad, exigé par l'opposition syrienne et les Etats-Unis. «Ce qui nous préoccupe, c'est l'apparition d'un éventuel vide politique, si on prend une décision de remplacer le gouvernement d'Assad», a déclaré M. Poutine, au cours d'une conférence de presse plus tard dans la journée. «Qui va remplir ce vide ? Quelles organisations terroristes ?», s'est-il demandé.