Les déclarations, tenues hier par le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre des Affaires étrangères britannique, William Hague, au sujet de la situation en Syrie, relancent le débat sur la résolution du conflit syrien qui n'a que trop duré. Les Américains et les Britanniques évoquent la résolution pacifique du conflit, mais insistent beaucoup sur le soutien à l'opposition. En effet, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé, hier, lors d'une réunion des Amis de la Syrie tenue à Doha, au Qatar, que «les pays soutenant l'opposition syrienne allaient intensifier leur aide, notamment militaire, pour l'aider à renverser l'équilibre sur le terrain». «Les Etats-Unis et les autres pays réunis ici, chacun à sa façon, chacun choisissant son approche, vont augmenter la portée et l'ampleur de leur assistance à l'opposition politique et militaire», a-t-il déclaré. Il a souligné que son pays continuait d'appuyer une solution pacifique et la tenue de la conférence internationale Genève 2 qui doit permettre de trouver une solution politique au conflit qui a fait en plus de deux ans quelque 93 000 morts selon l'ONU et des millions de déplacés et de réfugiés. «Les rebelles ont besoin d'un soutien accru afin de se rendre à Genève et de pouvoir renverser le déséquilibre sur le terrain, où le régime a récemment enregistré des progrès», a-t-il dit. M. Kerry a affirmé que «les gouvernements présents à la réunion, dont l'Arabie saoudite et le Qatar, principaux soutiens des rebelles, allaient coordonner leur soutien à l'état-major de l'Armée syrienne libre (ASL)». Quant à Londres, son ministre des Affaires étrangères a affirmé que son pays n'a «pas pris la décision d'armer la rébellion syrienne». «Sur la question de savoir si nous devrions fournir une quelconque aide létale à l'opposition syrienne, la position reste la même : nous n'avons pas pris une telle décision», a déclaré M. Hague aux journalistes. Le ministre a expliqué que cette question devait être discutée au préalable au Parlement. Selon lui, l'approche britannique du conflit syrien s'articulait notamment autour d'une «plus grande assistance humanitaire» et sur l'opportunité de favoriser une solution politique. Il faut «promouvoir une solution politique (...) Nous voulons voir réussir la conférence» de paix internationale, dite Genève 2, a ajouté le ministre. Genève 2, proposée par Washington et Moscou, vise à parvenir à un règlement politique entre le pouvoir et l'opposition. Le Qatar appelle à armer la rébellion De son côté, le Premier ministre qatari, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, a appelé, hier, «les Amis de la Syrie à armer la rébellion syrienne pour forcer le régime de Bachar Al-Assad à négocier». «Un règlement politique ne peut être réalisé qu'en établissant un équilibre sur le terrain pour que le régime accepte de négocier la paix», a déclaré cheikh Hamad lors de la réunion à Doha des ministres des principaux pays soutenant l'opposition syrienne. «Nous devons apporter toute forme de soutien aux forces de l'opposition», a-t-il ajouté, soulignant que «leur approvisionnement en armes sera l'unique moyen de rétablir la paix en Syrie». Il a souligné soutenir la conférence internationale de paix, dite Genève 2, initiée par les Etats-Unis et la Russie. Une réunion entre représentants de l'ONU, de la Russie et des Etats-Unis est prévue le 25 juin à Genève pour préparer cette conférence initialement programmée pour juin mais qui ne devrait pas se tenir avant juillet, faute d'accord sur la liste des participants notamment.