Au moment où l'actualité mondiale regorge de faits relevant les impacts de plus en plus importants des défaillances des systèmes informatiques, l'Algérie vit cette question à un rythme révélateur d'une prise de conscience de la nécessité d'agir. De nombreux événements sont rapportés ces derniers jours par la presse nationale, traduisant un souci de partenaires, à des niveaux multiples, de bien regarder la question de la sécurité des réseaux et des données informatiques. Ceci au moment où l'actualité internationale reste encore dominée par les révélations sur les intrusions commises dans de nombreux systèmes informatiques par des services de renseignement américains et britanniques. On relèvera d'abord la démarche volontariste du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication de sécuriser l'accès à Internet aux enfants sur des sites de connection publics, en annonçant que « des mesures administratives seront prises à l'encontre des responsables des espaces collectifs dotés d'Internet en cas de non protection des enfants contre l'accès aux sites licencieux ». Le souci de M. Benhamadi étant de contrôler l'accès des enfants mineurs aux « 3.000 espaces collectifs relevant des établissements culturels et sportifs, outre les bibliothèques publiques dotées d'Internet ». En espérant que la démarche aboutisse et que l'idée d'une « police de la poste et des télécommunications » avancée par le ministre puisse aider à cela, il reste à noter la nécessité, effectivement de penser à responsabiliser les patrons de sites de connection Internet qu'ils soient publics ou privés, à l'image des cybercafés où l'on voit défiler des enfants en bas âge, particulièrement en ces périodes de vacances scolaires. L'autre fait notable sur la question est sans conteste, ce « séminaire sur la cybersécurité organisé par deux entreprises algériennes spécialisées dans la sécurité des réseaux informatiques » qui a été l'occasion pour le secrétaire général du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Abderrazak Henni, de prôner « une démarche globale contre la cybercriminalité et la prise en compte de la cyber sécurité par les institutions nationales et entreprises publiques et privées ». L'expert algérien Abdelaziz Derdouri donne des éclairages sur le phénomène rapportés par le journal spécialisé algérien ItMag selon lesquels « le coût financier de la cybercriminalité a atteint, en 2012, les 110 milliards de dollars ». L'expert « montrera une compilation de textes, images et vidéos de ce que peut être la cybercriminalité tout en disant qu'avec l'entrée de la 3G, ce sera encore plus difficile », d'après la même source. Intervenant sur la construction juridique et réglementaire de la lutte contre la cybercriminalité en Algérie, l'avocate et experte Me Hind Benmiloud, estime que notre pays ne souffre « pas de vide juridique dans la lutte contre la cybercriminalité, mais les textes de loi actuels méritaient d'être étoffés et actualisés », selon l'APS. « Il existe, depuis 2004, tout un dispositif légal et un programme national de lutte contre la cybercriminalité. Simplement, les textes actuels sont insuffisants et il faut les étoffer », a encore souligné Me Benmiloud qui estime nécessaire « l'adhésion de l'Algérie à la convention de Budapest qui sert de base pour l'ensemble des pays d'Europe, d'Amérique et d'Asie ».