L'arsenal juridique algérien relatif à la cybercriminalité, crime transfrontalier, est jugé «insuffisant». Aussi, l'Algérie est appelée à renforcer son arsenal juridique pour lutter contre la cybercriminalité, un phénomène «inévitable» qu'il faudrait contrecarrer à l'avenir. Une recommandation faite hier, par les experts et juriste à Alger. L'arsenal juridique algérien est appelé, de ce fait, à s'étoffer pour pouvoir qualifier tout genre d'infractions électroniques, ont relevé ces experts lors d'un symposium international sur la cybercriminalité. La sensibilisation des entreprises économiques et des institutions d'Etat à l'importance de protéger leurs systèmes d'information et sites web contre les hackers, ainsi que la formation de magistrats et autres représentants de corps constitués sur ces crimes électroniques, ont aussi été soulignés par les participants au symposium, organisé par le World Trade Center Algérie. L'avocate et experte en cybercriminalité, Me Hind Benmiloud, a tenu à préciser qu'il n'y avait pas de vide juridique en Algérie dans la lutte contre la cybercriminalité, mais les textes de lois actuels méritaient d'être «étoffés» et «actualisés». «Il existe, depuis 2004, tout un dispositif légal et un programme national de lutte contre la cybercriminalité. Simplement, les textes actuels sont insuffisants et il faut les étoffer», a-t-elle relevé, tout en plaidant pour l'adhésion de l'Algérie à la Convention de Budapest qui sert de base pour l'ensemble des pays d'Europe, d'Amérique et d'Asie. L'avocate a, par ailleurs, relevé que le risque de la cybercriminalité concernait, notamment, les entreprises économiques qui, a-t-elle souligné, «doivent se prémunir contre ces crimes par l'installation d'un système de cybersécurité et d'avoir dans son dispositif des ingénieurs qui traquent tout genre de menaces informatiques». En outre, elle a indiqué que les magistrats sont tenus d'avoir une idée «très précise» sur la cybercriminalité afin qu'ils puissent être en mesure de qualifier l'infraction liée aux technologies de l'information et de la communication. Pour sa part, l'expert en sécurité informatique, Younes Grar, a estimé que le risque des cyber-attaques en Algérie était «minime», car les services électroniques, comme le e-santé, e-commerce et e-administration, sont encore quasiment inexistants. M. Grar a appelé à sensibiliser les personnels des entreprises à l'importance de la sécurité informatique et à former des techniciens sur tous les outils et solutions de sécurisation. Le symposium constitue une occasion pour des experts étrangers de présenter l'expérience de leurs pays respectifs en matière de lutte contre la cybercriminalité, un phénomène qui a fait 556 millions de victimes en 2012 à travers le monde, selon les chiffres avancés par l'experte internationale, Francesca Bosco. R. N /APS