Un ommage a été rendu, hier, à Mohamed Boudia, artiste et militant des causes justes, notamment la Guerre de libération nationale et la résistance palestinienne pour laquelle il a été assassiné en 1973, à Paris. Lors d'une rencontre, organisée par l'association Machaâl Echahid au forum d'El Moudjahid, les invités ont retracé son parcours dans le militantisme et la lutte armée. Le chercheur Mohamed Abbas a indiqué que l'homme, dont les parents sont originaires de Naciria, dans la wilaya de Boumerdès, est né en 1932 dans le quartier populaire de Soustara, dans la Haute Casbah. En novembre 1954, il se trouvait en France où il a rejoint la Fédération du FLN. Le 25 août 1958, il a été arrêté pour sa participation à un attentat à l'explosif à Marseille, ce qui lui avait valu d'être condamné à 20 ans de prison. Dans le milieu carcéral, il trouve l'occasion d'exercer sa passion, le théâtre, avec les détenus, ont affirmé ses compagnons. Les thèmes de ses pièces abordent la Guerre de libération nationale, les moudjahidine et les tortionnaires français. Après le cessez-le-feu, il dirige, avec Mustapha Kateb, le Théâtre national algérien. Il fonde ensuite les journaux « Novembre » et « Alger ce soir ». Le moudjahid Hocine Zahouane, qui l'a connu durant cette période de « reconversion de la Guerre de libération au monde civil », reconnaît en lui, l'homme actif. « Au début, notre relation était purement organique. Après le 19 juin 1965, nous avons milité au sein de l'Organisation de la résistance populaire », a-t-il témoigné. En octobre de la même année, Boudia s'installe en France où il commence à activer pour la cause palestinienne. Il mènera des opérations dans plusieurs pays européens. Après l'attentat contre le représentant de l'OLP, Mahmoud Hamchari, ne voulant pas quitter la France avant la fin de l'année scolaire, pour ses enfants, Mohamed Boudia a trouvé la mort dans sa voiture piégée par le Mossad israélien en collaboration avec d'autres services secrets occidentaux. L'ambassadeur de Palestine en Algérie, Hussein Abdelkhaleq, le voit aussi grand que le symbole de l'anti-impérialisme Che Guevara. Il a appelé à rester fidèle à sa mémoire et à celle des martyrs.