Une hausse justifiée en grande partie par l'interruption volontaire du travail des éleveurs avicoles qui dénoncent la concurrence inégale qu'ils subissent de la part des éleveurs non déclarés. Ces derniers, qui travaillent dans la clandestinité, sont en effet accusés de ne pas respecter les normes d'élevage et de faire d'énormes bénéfices en produisant des poulets de pas moins de deux kilogrammes dans des serres sophistiquées qui ont poussé comme des champignons surtout dans les régions de Hamma Bouziane, Ibn Ziad et Béni H'midène. Le plus souvent, ces producteurs sans scrupule ne respectent aucune norme sanitaire. Selon la filière avicole de la chambre d'agriculture de la wilaya, plus de 80 % des éleveurs « en règle » ont décidé de suspendre leur activité en attendant de trouver une solution. Les pertes se chiffrent en milliards pour certains qui respectent à la lettre l'itinéraire technique de la filière. « Avec l'augmentation du prix des aliments du poulet de chair, que nous payons 5.200 dinars le quintal, plus ce que nous coûte la main-d'œuvre et d'autres dépenses encore, il nous sera impossible de tenir la route et de poursuivre notre activité » avait déjà averti il y a quelques mois, le président de l'association des éleveurs de la filière avicole de la wilaya, M. Talhi. De leur côté, les consommateurs en ont assez de se faire plumer. Beaucoup ont été surpris par l'envolée des prix de la volaille de cette semaine et craignent que cette flambée continue jusqu'à l'approche du mois sacré. Depuis samedi dernier, les prix du kilogramme ont atteint les 320 DA, alors qu'il y a tout juste une semaine ils étaient à 200 DA. La question qui se pose actuellement est comment remédier à cette situation, sachant que l'Etat a déjà pris des mesures afin de stabiliser les prix durant le Ramadhan. Les professionnels ont dressé une liste des mesures à entreprendre incessamment par les autorités concernées à commencer par l'éradication des élevages sauvages. Cette concurrence des producteurs « au noir » n'explique pas pour autant cette envolée des prix. Quelques marchands rencontrés au marché des frères Bettou à Belouizdad, nous ont expliqué qu'il y a une forte demande due essentiellement aux fêtes de mariage enregistrés en cette période. Ils estiment en plus que les stocks de la plupart des aviculteurs sont actuellement épuisés et ajoutent : « Les intermédiaires sont aussi à l'origine de cette flambée, c'est devenu une habitude, à quelques jours du Ramadan et comme par magie, la marchandise se fait rare. Chacun se livre alors à la spéculation et les prix ne peuvent qu'augmenter en l'absence de contrôle. »