La huitième et l'ultime soirée du festival a drainé, dans la nuit de jeudi à vendredi derniers, deux marées humaines. L'une à l'enceinte de l'arène romaine de Timgad, pleine comme un œuf, l'autre à l'entré du « chef lieu » du spectacle : de nombreux mélomanes n'ont pas pu accéder. La cérémonie se déroule sous haute surveillance et une organisation bien maîtrisée, en présence du wali de Batna, Hocine Mazouz, et du commissaire du festival, Lakhdar Bentorki. L'entame de la soirée de clôture est lancée à 22h40. Des applaudissements et des cris retentissent avant le début du spectacle. Le nom de Khaled résonne depuis déjà 21h. Les rappeurs algériens et ceux qui sont venus de l'étranger ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Les thèmes développés par ces artistes traitent les problèmes de la jeunesse, tels la misère sociale, le chômage, l'exclusion et le phénomène de la harga. Azzou a quitté la scène en pleurant. « Je veux rester plus longtemps avec vous », lance-t-il. A minuit, tous les artistes, y compris le King, sont montés sur scène pour chanter en chœur l'hymne national. Quelques minutes plus tard, retour au rap. C'est le tour de Sinik, Kayna Samet et Rimk 113 qui prennent le relais. Ces émigrés venus de France veulent faire la promotion de leur produit dans leur pays natal ou leur pays d'origine, c'est selon. Ce n'est qu'à deux heures du matin que fait son entrée, triomphale, celui qui a refusé le titre de « cheikh » ou de « cheb », Khaled « tout court », sous un tonnerre d'applaudissements. La star mondiale a entamé sa série de chansons par « Sebba n'tiya ». Sans perdre le moindre instant, Khaled enchaîne son récital avec « Ya chabba », « Rouhi Beslama », « Bakhta », avant d'exécuter le raisonnable « Welli darek ». Il interprétera, en tout, une vingtaine de chansons. Le concert a pris fin à quatre heures du matin. Les fans de Khaled ont essayé de se frayer un chemin à travers le cordon de sécurité pour une poignée de main ou une bise. En vain. De grands moments de bonheur pour une jeunesse qui n'a pas résisté au charme, à la vocation, au style et à la résonance de la voix du fils d'Oran. Une grande complicité s'est installée pour s'évader d'une pression d'un quotidien et admirer uniquement le décor, la star et écouter la voix et la musique.