La soirée de clôture du Festival du raï a drainé, samedi soir, un monde fou, à tel point que de nombreux mélomanes n'ont pas pu accéder au stade du 24 Février afin d'assister à un spectacle haut en couleurs et qui s'est ouvert sous des feux d'artifice. Lors de cette soirée, plusieurs stars de la chanson ont assuré le spectacle, notamment cheb Khaled, Lotfi, Zahouania, Laroussi, Houari Dauphin et Mohamed Lamine. Ils étaient tous là, impatients d'affronter un public expert, imprégné de la musique raï et qui a donné de la voix jusqu'au petit matin. 22h 40 : la cérémonie de clôture se déroule à guichets fermés. Des applaudissements et des cris retentissent avant le démarrage du spectacle. Le nom de Khaled résonne dans une nuit de pleine lune. Dix minutes après, l'entrée sur scène du king s'effectue sous une pluie d'applaudissements. Quelques heures auparavant, le même Khaled avait, lors d'une conférence de presse, annoncé : « Je vais chanter chez moi à Sidi Bel Abbès, dans la ville de Zergui, face à mon premier public ». Il ne s'est pas trompé, puisque plus de 25 000 personnes ont pris place dans les gradins du stade. Sans perdre le moindre instant, Khaled entame son récital avec Lilah Ya djazair avant d'exécuter le raisonnable Welli darek. Il interprétera en tout six chansons avant de quitter la scène, sous les acclamations d'un public en transe, pour s'enfoncer dans une grosse berline à destination de l'aéroport Es Sénia d'Oran. « Khaled est attendu pour un concert au stade Commandant Chabou à Annaba », selon les organisateurs du festival. Alors que la tension semblait redescendre après la prestation de l'enfant terrible d'Oran, voilà que Lotfi Raïna Raï pointe le nez avec sa guitare électrique comme scotchée à son corps. Il fait son entrée sous les yeux éblouis de ses fans et les applaudissements ostentatoires de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, installée aux premiers rangs dans la tribune officielle. Et c'est avec le fameux couplet Fen oua raï kharedj min Bel Abbès (le raï est issu de Bel Abbès) que le très électrique Lotfi Attar fait monter la tension. Zina, Khalti Fatima, Ya zgaida dir latay sont interprétées, tour à tour, devant un public qui reprend les chansons en chœur. Mais c'est incontestablement l'entrée sur scène de Zahouania qui a fait le plus sensation. Elle a enflammé le public dès qu'elle a mis les pieds sur scène. Tout le monde était debout pour accueillir el hadja, dont la prestation a mis le feu aux gradins, lorsqu'elle interprète Sratli Manawedchi et Gouli win rak tourgod. De l'émotion, de la douleur, de l'espoir… Acclamée pendant plus d'une demi-heure par le public, Zahouania ne pouvait retenir ses larmes. Djamel Laroussi, qui s'est produit hier vers 3 h pour la première fois à Sidi Bel Abbès, a commencé son récital par Laâfou, avant d'enchaîner sur des sonorités gnawa avec Hasna et enfin Etoile filante. En tenue très décontractée Mohamed Lamine a clôturé la soirée avec des reprises du défunt Hasni.