Les marins qualifiés ou simples marins, les mécaniciens et les capitaines dits « raïs » sont concernés par cette retraite. Il s'agit de pêcheurs rémunérés à la part. « Ceux payés au salaire fixe ne seront pas touchés », a-t-il précisé. La pension de retraite sera calculée sur la base des « cinq meilleures années » au lieu des « cinq dernières années » pour permettre aux pêcheurs d'avoir un revenu « décent » à la fin de leurs 32 ans de carrière. Une durée que les professionnels veulent faire baisser à 25 ans. Interrogé à ce propos, M. Aggab a estimé que c'est aux députés de faire passer cette loi. « Par expérience, aucun pêcheur n'est sorti indemne en exerçant ce métier. A la fin de leur carrière, ils sont tous malades. Donc, il est impossible de travailler pendant 32 ans », argumente-t-il. Selon lui, le métier de pêcheur est classé parmi les premiers métiers à haut risque. Les simples marins toucheront une pension égale à 80% de 1,5 fois du SNMG (salaire minimum garanti) de 18. 000 DA actuellement, soit 21.600 DA. Cette pension peut être supérieure si l'employeur cotise plus. Les mécaniciens percevront une pension de 80% de 2 fois le SNMG, soit 28.800 DA. Cette pension peut être multipliée jusqu'à 6 fois le SNMG, selon la volonté de l'employeur. Enfin, la retraite du raïs (patron) varie de 80% de 3 fois le SNMG jusqu'à 8 fois, soit de 43.000 DA à 86.400 DA. « Toutefois, la retraite dépend des versements des cotisations qui se font trimestriellement ou annuellement par l'employeur qui est l'armateur », a souligné M. Aggab. A cet effet, des correspondants installés au niveau des Chambres de la pêche des wilayas ont été formés par la Cnas (Caisse nationale d'assurance sociale). La ressource halieutique a considérablement diminué Interrogé sur les niveaux des prix des poissons notamment la sardine, le président de la Chambre de la pêche a justifié la hausse par le fait que « la flotte est vieillissante ». A cela s'ajoutent des pannes de moteurs qui immobilisent les bateaux de 2 à 3 jours ce « qui coûte cher aux pêcheurs ». M. Aggab cite également l'exemple de la perte d'un filet de pêche de sardine dont le prix est de 300 millions de centimes. De plus, « la ressource a diminué mondialement », a-t-il affirmé, à cause des changements climatiques et de la surpêche. Auparavant, il était possible de remplir entre 300 et 500 caisses de sardine par un seul sardinier alors qu'actuellement ce chiffre est de 100 caisses. Pour le merlan, la capture est passée de 200 caisses à zéro. A cela s'ajoute la méthode de commercialisation jugée « archaïque » et « anarchique », selon ce professionnel au port de Ghazaouet. A titre indicatif, « le produit vendu à Ghazaouet passe par deux intermédiaires et atterrit à Sétif où son prix est multiplié par quatre », a-t-il précisé. L'autre problématique exposée par le président de la Chambre porte sur l'outil de travail. La flotte compte des embarcations de 10 à 16 mètres mal équipées et sans espace de réserve. En outre, certains équipements comme les sondeurs, détectant les profondeurs, ou encore les radars permettant d'éviter les accidents et les VHF (radio à haute fréquence), sont classés « matériaux sensibles ». M. Aggab a également évoqué les dettes des pêcheurs auprès des banques. A ce sujet, il a affirmé que « la corporation est prête à payer ses crédits pourvu que c'est elle qui fixe les échéances de remboursement ». Autre revendication : des crédits sans intérêts. « Une réflexion est initiée sur un crédit de campagne pour la pêche à la sardine au niveau du département de la pêche », a-t-il révélé.