Le nouveau système de retraite des professionnels de la pêche est entré en vigueur lundi après la publication du décret exécutif concernant ce dispositif, a indiqué lundi le président de la chambre nationale de la pêche et de l'aquaculture (CNPA), M. Chouaïb Agab. Le décret exécutif portant sur le nouveau système de retraite est sorti, il y a deux jours, au journal officiel ce qui veut dire que ce nouveau dispositif de cotisation des professionnels de la pêche est déjà en application, a affirmé M. Agab lors d'une conférence de presse. Ce nouveau système, "arraché en un temps record", selon ce responsable, ne touchera que les professionnels qui font de la pêche à la part, qui constituent plus de 90% des inscrits maritimes. Les professionnels qui font de la pêche industrielle qui perçoivent un salaire fixe sont exclus de ce système de retraite. "C'est une condition qui a été imposée par le ministère du Travail", souligne M. Agab. Trois catégories de professionnels sont concernées par ce nouveau dispositif. Il s'agit du marin qualifié qui touchera une retraite équivalent à une fois et demi le SNMG, du mécanicien avec une pension égale à deux fois voire trois fois le SNMG ainsi que du capitaine du navire qui touchera une retraite de huit (8) fois le SNMG, selon les précisions de ce professionnel. Après cet acquis "considérable", les représentants des professionnels souhaitent continuer à négocier la réduction de la durée des années de travail fixée à 32 ans par la loi pour tous les travailleurs algériens. Mais la révision de cette durée supposera une autre loi de travail spécifique aux professionnels de la pêche, une option qui a été écartée par le secteur du Travail. En attendant, les professionnels prendront une retraite sur la base des cinq meilleurs années de leur carrière professionnelle. M. Agab s'est réjouit aussi de l'amélioration de la prise en charge des travailleurs de la pêche à travers notamment l'affectation d'un médecin du travail dans chaque port de pêche et la formation des correspondants sociaux pour assurer des prestations sociales de proximité aux professionnels. Le même responsable a révélé qu'un "nouveau produit de formation" sera mis à la disposition des professionnels qui ne disposent pas de diplômes malgré leur expérience avérée. Un comité sera mobilisé par le secteur pour se déplacer dans les ports de pêche pour attribuer des "attestations de validation des acquis" pour permettre aux professionnels de la mer d'exercer leur métier selon la réglementation. Par ailleurs, M. Agab a imputé la hausse des prix du poisson à plusieurs facteurs notamment la diminution de la ressource et la dérégulation des sphères commerciales. Concernant le poisson bleu, "il y a 10 ans on faisait jusqu'à 300 voire 400 caisses de sardines contre 100 dans les meilleurs prises aujourd'hui. Même chose pour le poisson blanc. Le faux merlan avec des pêches allant jusqu'à 200 caisses par sortie en mer, a complètement disparu", ajoute t-il pour illustrer la baisse de la ressource. Le stock de pêche de l'Algérie est estimé à 220.000 tonnes par an selon des estimations effectuées en 2004. D'autres évaluations en cours devraient aboutir à des résultats sur le volume réel des ressources halieutiques nationales d'ici à 2014. L'autre facteur responsable de la hausse des prix du poisson, est la dérégulation des circuits de commercialisation dominé par une multitude de mandataires, selon M. Agab. Selon ce dernier, 80% du prix du poisson revient aux mandataires et aux intermédiaires. "Il y a plus qu'il n'en faut. Nous sommes en train de travailler avec notre tutelle pour réglementer ces mandataires ou les supprimer carrément", a-t-il dit. "Cette semaine, la caisse de sardine a été vendue à 150 DA, mais son prix sur le marché est resté toujours élevé. Il faut se demander pourquoi?", s'est interrogé M. Agab.