Le collectif des anciens danseurs du Ballet national s'insurgent contre le comportement « irresponsable » et « irréfléchi » de la directrice de cette institution, Mme Namous. « Il est de notre devoir de dénoncer le comportement attentatoire au Ballet national dont le chantage exercé sur les artistes qui refusent leur déclassement arbitraire de leur poste initial, la mise à l'écart du personnel spécialisé, techniciens de son et de lumière, la reconversion des artistes et leur remplacement par de nouveaux artistes (amateurs) à l'exemple de la nomination de complaisance du département artistique et technique sans expérience et sans formation artistique. » Par ailleurs, ce collectif d'anciens danseurs professionnels n'omet pas de signaler que Mme Namous a mis fin à la formation de base pour proposer aux parents d'élèves d'inscrire leurs enfants dans sa propre salle de danse. « Cette même directrice a accaparé toutes les prérogatives de l'encadrement, ignorant ainsi les règles et les lois qui régissent le monde du travail. Le comble, c'est le recours à la tricherie et à la mauvaise foi. Elle a, en effet, plagié plusieurs planches du terroir pour réaliser une nouvelle œuvre, comme pour former une fresque riche en couleurs trompeuses et mensongères, l'ensemble évalué à une somme faramineuse, alors que rien n'a été créé puisqu'il s'agit d'un vol artistique. » Le collectif conclut : « Mme Namous a clochardisé le Ballet national. Nous ne comptons pas mener de grève ou formuler des menaces, nous lançons un appel pour sauver le joyau culturel que nous avons vu grandir, auquel nous avons contribué pour qu'il devienne grand et qui, aujourd'hui, se trouve entre des mains d'opportunistes incompétents. Le Ballet national est en train de pourrir avant de mourir. Nous voulons un directeur et non pas un dictateur. » Mme Namous, directrice du Ballet national répond : « Depuis mon installation, il y a 10 mois au Ballet national, j'ai réalisé une vingtaine de productions artistiques sur le plan qualitatif et quantitatif, sur le plan national et international. A vrai dire, on m'avait dit que le Ballet national était mort et qu'il n'existait plus. Je n'ai pas prêté attention, puis j'ai foncé et j'ai retrouvé des anciens danseurs que j'ai moi-même formés. J'étais heureuse de les retrouver. Mieux encore, j'ai attribué des postes de responsabilité à l'encadrement, à l'exemple de Kouider Naïmi, en tant que chef de département artistique et technique. Il arrivait souvent tard. Il n'a pas été pédagogue. La période d'essai n'a pas été concluante. En somme, ce collectif n'accepte pas les critiques. Je réponds que ces danseurs ne sont pas honnêtes et ne font que défendre leurs propres intérêts. » Le Ballet national a pour mission de faire connaître toutes les formes de danses populaires nationales et du patrimoine universel, de créer les conditions favorables à l'émergence de talents individuels et collectifs susceptibles de constituer des modèles nationaux, de stimuler la création d'œuvres chorégraphiques originales et de qualité, d'enrichir son répertoire par l'exécution d'œuvres d'auteurs nationaux ou étrangers du patrimoine universel classique, moderne et populaire, d'entreprendre toute recherche en vue d'inventorier, de reconstituer, de conserver et de développer les composantes du patrimoine populaire telles que les rites, cérémonies, costumes, danses, rythmes et musiques, d'assurer aux œuvres artistiques nationales une large diffusion par l'organisation de représentations chorégraphiques tant à travers le pays qu'à l'étranger, d'éditer ses œuvres sur tous les supports. Dans le cadre de sa mission, le Ballet national est habilité à créer des ateliers de danse et d'assister les ensembles chorégraphiques nationaux, entreprendre toute action de nature à favoriser le développement et la promotion de l'art chorégraphique national.