« Edward Snowden dispose d'informations qui risquent de causer aux autorités américaines en une seule minute plus de dommages qu'aucune autre personne n'a jamais pu le faire dans l'histoire des Etats-Unis. L'administration américaine doit prier chaque jour que rien n'arrive à Snowden, car s'il lui arrive quelque chose, toutes les informations seront rendues publiques, et alors, cela sera son pire cauchemar », affirme Glenn Greenwald, le journaliste chroniquer américain qui a publié les premières révélations de l'ancien consultant du renseignement américain sur les opérations massives de surveillance électronique menées par Washington à l'étranger. Snowden détient, dit-il dans une interview publiée samedi par le quotidien argentin La Nacion, « une quantité énorme de documents » dont la publication éventuelle causerait encore plus de dommages aux Etats-Unis. Mais, précise le chroniqueur du journal britannique The Guardian, qui vit au Brésil, « ce n'est pas l'objectif de Snowden ». Son objectif, assure-t-il, c'est de dévoiler les dangers que représentent « des programmes informatiques que des personnes utilisent à travers le monde sans savoir à quoi elles s'exposent et sans avoir accepté consciemment de renoncer à leur droit à la protection de leur vie privée ». Ceci dit, celui qui a sollicité un asile provisoire à la Russie en espérant pouvoir se rendre en Amérique Latine où trois pays (Bolivie, Venezuela, Nicaragua), lui ont offert l'asile politique, n'exclut pas son assassinat. Prévoyant, l'ex-consultant de la l'Agence nationale de sécurité, qui est recherché pour espionnage pour avoir révélé des détails sur le programme de surveillance « Prism », a déjà « distribué des milliers de documents et a fait en sorte que plusieurs personnes à travers le monde disposent des archives complètes » des renseignements qu'il a réunis. « S'il lui arrivait quelque chose, toute l'information serait révélée », prévient Glenn Greenwald. Pour exemples des pays épiés, le journaliste, qui aurait en sa possession un lot de documents, cite les opérations de surveillance américaine en Amérique Latine. « Pour chaque pays qui a un système de communications avancé, comme c'est le cas pour le Mexique ou l'Argentine, il y a des documents qui détaillent comment les Etats-Unis recueillent ce flux informationnel, les programmes qu'ils utilisent pour capter les transmissions, la quantité d'interceptions qui sont effectuées chaque jour et beaucoup d'autres choses », dit-il. Un « scoop » qui a mis hors d'eux l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Venezuela. Ils ont demandé le respect du droit d'asile et la sécurité face à l'espionnage informatique.