La France, l'Italie et la Grèce figuraient parmi les 38 «cibles» surveillées par l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA), selon les documents communiqués au Guardian par l'ancien consultant de cette agence, Edward Snowden. Alors que ce dernier, qui s'est réfugié depuis une semaine à Moscou, pourrait enfin, prendre la direction de Caracas. L'un des documents de la NSA révèle que les activités d'espionnage électronique de l'agence prenaient pour cibles les ambassades à Washington et les représentations de ces pays à l'ONU, a rapporté hier le quotidien britannique The Guardian sur son site internet. Des tentatives d'écoutes ont visé les ambassades de France, d'Italie et de Grèce à Washington. Le Japon, le Mexique, la Corée du Sud, l'Inde et la Turquie ont également été cités parmi les cibles d'opérations de surveillance électronique dans un document datant de 2010. L'hebdomadaire allemand Der Spiegel avait affirmé, samedi, en se fondant sur des documents fournis par Edward Snowden, que la NSA, accusée d'espionner les communications électroniques mondiales dans le cadre du programme Prism, avait pris pour cibles les bureaux de l'Union européenne à Bruxelles et la mission diplomatique de l'UE à Washington. La délégation de l'UE auprès des Nations unies a fait l'objet d'une surveillance similaire, selon Der Spiegel. Il s'agissait non seulement de micros installés dans le bâtiment, mais aussi d'une infiltration du réseau informatique qui permettait de lire les courriers électroniques et les documents internes. Selon les documents consultés par le Guardian, l'opération ayant pris pour cible l'UE aurait eu pour objectif d'en savoir plus sur les dissensions entre les pays membres de l'UE. Face à ce développement spectaculaire, des voix se sont élevées en Europe pour exiger des explications à Washington. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré, hier, à son homologue européenne Catherine Ashton que la recherche d'informations sur d'autres pays n'était «pas inhabituelle». Le chef de la diplomatie américaine a refusé de faire un commentaire direct sur la controverse suscitée par les allégations d'espionnage par l'Agence nationale de sécurité (NSA), qui aurait visé les institutions de l'UE et des millions de citoyens européens, selon des médias. «Lady Ashton a, en effet, évoqué la question avec moi aujourd'hui et nous avons convenu de rester en contact. J'ai accepté de chercher à découvrir exactement de quoi il s'agit et je lui ferai part de mes conclusions», a déclaré M. Kerry à la presse. «Je dirai que chaque pays dans le monde, qui est impliqué dans les affaires internationales, de sécurité nationale, exerce de nombreuses activités afin de protéger sa sécurité nationale et toutes sortes d'informations qui peuvent y contribuer», a-t-il ajouté. «Tout ce que je sais, c'est que cela n'est pas inhabituel pour un grand nombre de pays. Mais je ne ferai pas plus de commentaires avant d'avoir tous les faits et de savoir exactement de quoi il en retourne.» Le président français François Hollande a demandé, hier, aux Etats-Unis qu'ils cessent «immédiatement» leur espionnage de l'Union européenne. «Nous ne pouvons pas accepter ce type de comportement entre partenaires et alliés», a souligné le président français. Le sort de Snowden Le nouveau président vénézuélien Nicolas Maduro a lancé sa première tournée en Europe, les 1er et 2 juillet, pendant laquelle il visitera la capitale russe, pour évoquer entre autres le sort de l'ancien agent américain Edward Snowden qui s'y est réfugié il y a une semaine, a écrit hier le quotidien Izvestia. Nicolas Maduro a laissé comprendre, il y a quelques jours, que le Venezuela pourrait accueillir Edward Snowden sur son territoire. «Les deux présidents évoqueront l'asile politique d'Edward Snowden lors de leur rencontre. Quoi qu'il en soit, c'est Nicolas Maduro qui prendra la décision finale sur cette possibilité d'asile et le moyen de transporter Snowden à Caracas», explique une source de l'administration présidentielle. Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Barack Obama ont chargé les chefs du FSB et du FBI de régler le cas d'Edward Snowden, l'ex-consultant du renseignement américain réfugié dans un aéroport de Moscou, a annoncé hier un haut responsable russe. Ils n'ont pas bien sûr une solution qui satisfasse chacune des parties, c'est pourquoi ils ont chargé le directeur du FSB, Alexandre Bortnikov, et le directeur du FBI Robert Mueller d'être en contact permanent et de trouver des solutions, a déclaré le chef du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, à l'antenne de la chaîne de télévision Rossia 24.