Depuis son installation au lendemain de l'annonce des résultats du bac, peu d'informations a filtré sur le travail de la commission ministérielle pour l'examen des dossiers de recours relatifs aux cas de fraudes constatés lors de l'examen du baccalauréat. Si pour le ministère, le travail de la commission se poursuit dans le bon sens, les partenaires sociaux affirment tout ignorer sur le modus operandi de ladite commission. Messaoud Boudiba, chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), a souligné qu'« il ignore tout sur le travail de la commission et sa composante ainsi que son rôle », avant de s'interroger : « est-ce que celle-ci a pour objectif d'étudier les recours ou d'ouvrir une nouvelle enquête sur les cas de tricherie souvenus lors de l'examen ? ». Reste que, selon lui, le département de Baba Ahmed n'a pas pris attache avec les partenaires sociaux, préférant faire cavalier seul « dans cette affaire sensible ». Messaoud Amraoui, chargé de communication de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF), relève que la situation reste toujours confuse. « Nous n'avons aucune information sur le travail de la commission. Nous n'arrivons pas à comprendre cette façon de faire de la tutelle », a-t-il précisé. Il a soutenu que l'UNPEF réclame une enquête approfondie sur la fraude confirmée en étudiant cas par cas et dans la transparence la plus totale les recours déposés, sans négliger le cursus scolaire des élèves. De son côté, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique(Snapest), Meziane Meriane, a indiqué qu'ils n'ont aucune information aussi bien sur la composante de la commission que de son travail. Pour le ministère de l'Education nationale, il semble que les choses avancent dans le bon sens. Selon la cellule de communication du département de Baba Ahmed, l'opération d'étude des dossiers se poursuit d'une manière ordinaire. La commission a commencé tout d'abord par convoquer les présidents des centres d'examen où les cas de fraude ont été confirmés, ensuite les surveillants, puis les correcteurs, dans le but d'écouter leurs témoignages et de recueillir leurs rapports. La commission se basera dans son travail sur l'étude des cursus scolaires lorsqu'il s'agit, notamment, d'élèves qui ont reconnu avoir triché. Les résultats du travail de la commission seront soumis au ministre de l'Education nationale qui avait évoqué récemment la possibilité d'alléger les sanctions arrêtées par les comités de délibération de l'Office national des examens et concours (Onec) à l'encontre de 3.180 candidats. Lors d'une conférence de presse tenue au lendemain de l'annonce des résultats, l'Onec a annoncé que la sanction est de 10 ans d'exclusion pour les candidats libres et 5 ans pour les candidats scolarisés, en vertu de la loi régissant l'examen du baccalauréat. Les cas avérés de fraude ont été enregistrés dans 6 wilayas sur la base des rapports des centres d'examen qui ont constaté que la tricherie a eu lieu au niveau de 163 classes sur 31.252.