Moins d'un an après, une délégation de Taifites se rendit à Médine pour annoncer son ralliement à l'Islam. Elle demanda d'abord l'exemption des prières, des taxes, du service militaire, et aussi l'autorisation de l'adultère, des boissons alcoolisées ; elle demanda encore la conservation du temple de l'idole Lât, à Taif. Le Prophète (QSSSL) leur concéda seulement l'exemption du paiement des taxes et du service militaire. La conversion des Taifites fut si sincère que, quelques mois plus tard, ils renoncèrent d'eux-mêmes aux exemptions contractées. Durant ces années de guerre, la région d'Arabie est venue à bout de plusieurs pratiques païennes et immorales et ses populations ainsi que celle des régions méridionales de la Palestine et de l'Iraq embrassèrent volontairement l'Islam. Pour certains groupes chrétiens, juifs et mages qui voulurent conserver leurs croyances, on leur donna toute liberté de conscience ainsi que l'autonomie juridique et judiciaire. En l'an 10 de l'hégire, lorsque Mohamed (QSSSL) se rendit à la Mecque pour le Hajj (pèlerinage), il y rencontra 140.000 autres fidèles, venus de tous les coins de l'Arable, pour l'accompagner dans ce devoir. Il leur adressa un sermon célèbre, où il résuma tout son enseignement : croyance au Dieu unique sans icônes ni autres symboles ; égalité des croyants sans distinction de race ni de classe, sans autre supériorité que celle basée sur la piété ; protection de la vie, des biens et de l'honneur de tous les êtres ; abolition du prêt à intérêt (même non usuraire), abolition des vendettas et de la justice privée ; meilleur traitement des femmes, obligation de répartir l'héritage entre les proches parents des deux sexes, excluant toute possibilité de cumul des richesses entre les mains d'un petit nombre ; rôle conféré au Coran et au comportement du Prophète (QSSSL) comme réponse à toute question de la vie humaine. Le Prophète (QSSSL) eu la satisfaction d'avoir bien accompli la tâche qui lui a été confiée de faire parvenir au monde le message divin. Il a légué à la postérité une religion de monothéisme pur ; symbiose entre le spirituel et le temporel ; il a laissé un nouveau système de droit qui dispense une justice impartiale à laquelle le chef d'Etat lui même est assujetti au même titre que le commun des mortels, et où la tolérance religieuse va si loin que les non-Musulmans jouissent d'une complète autonomie juridique, judiciaire et culturelle. Quant aux revenus de l'Etat, le Coran en avait codifié la gestion : bien loin d'être la propriété du chef, ils servent avant tout aux pauvres. Extrait du livre du Pr Hamidoullah