Au marché Bouzrina d'Alger-centre, les vendeurs confirment cette baisse des prix « due essentiellement à l'abondance des légumes de saison », atteste un commerçant. Certains produits connus pour leur rareté coûtent toujours relativement cher comme le mange-tout large qui est à 140 DA le kilo et les haricots rouges frais dont le prix oscille entre 190 et 200 DA. Un marchand de légumes dont l'étal est achalandé de pomme de terre à 45 DA et d'oignons à 30 DA le kilogramme estime que « seulement la courgette, la tomate et la salade ont connu une baisse remarquable par rapport à la veille de ramadhan puisque le premier légume est à 40 DA contre 80 DA la première semaine, le second à 50 DA contre 90 DA et la salade est à 100 DA alors que durant la première semaine elle a atteint 150 DA ». Notre interlocuteur, exerçant ce métier depuis une quarantaine d'années, avoue que « l'attitude du client fait que la mercuriale connaisse des pics. Le consommateur préfère acquérir les produits chers alors certains vendeurs n'hésitent pas à mettre la barre très haut », explique-t-il. Le produit dont le prix n'a pas suivi la courbe descendante est la datte, dont la demande augmente pendant le ramadhan, conjuguée à une production insuffisante. Pour le responsable du marché Bouzrina, « c'est inadmissible de trouver sur les étals des dattes d'une qualité moyenne à 450, voire 500 DA le kilo dans un pays qui en est producteur ». Idem pour le citron dont le prix est de 250 DA le kilo pour le fruit nouvellement cueilli, et 160 DA pour celui du frigo. Certains clients avouent avoir trouvé ce produit à 120 DA au marché de gros de Bougara. D'après l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), « le bilan de 10 jours fait ressortir que les prix des produits alimentaires et ceux des fruits et légumes ont enregistré une baisse sensible de 50% à la fin de la première décade du mois de ramadhan. Cela s'explique par le surplus dans l'approvisionnement des marchés de gros des fruits et légumes estimé à près de 20%, la baisse remarquable de la demande au bout de quelques jours et les stocks de nourriture étant d'ores et déjà constitués bien avant le mois sacré ». Cette même institution estime que cette baisse est également due à l'achat des vêtements et produits d'habillement en prévision de l'Aid. « Les prix, selon l'UGCAA, des ingrédients pour la préparation des gâteaux à l'occasion de cette fête connaissent, quant à eux, une hausse de par la forte demande exprimée par les ménagères notamment pour la farine et les œufs ».
