A l'heure où le chef de l'armée américaine, le général Martin Dempsey, esquisse les grandes lignes d'une éventuelle intervention de son pays en terre syrienne - mettant en avant l'argument des armes chimiques qui auraient été utilisées par l'armée de ce pays -, deux experts de l'ONU chargés de ce dossier arrivent à Damas. Ake Sellstrom, chef de la mission des Nations unies chargée d'enquêter sur les allégations d'usage d'armes chimiques en Syrie, et Angela Kane, haute représentante des Nations unies pour les Affaires de désarmement, devraient discuter avec le gouvernement pour leur accès au territoire syrien pour les besoins de l'enquête, notamment au sujet de l'utilisation du gaz sarin. Les deux parties devraient également s'entendre, selon Khaled Al Masri, responsable de la communication et conseiller de l'ONU basé à Damas, sur les « modalités de coopération requises » pour une éventuelle mission sur place. Damas insistait pour que les enquêteurs se concentrent sur un incident qu'il a attribué à l'opposition et survenu en mars à Khan Al Assal, près d'Alep (nord) tombée, lundi dernier, aux mains des rebelles. Selon l'ONU, le gouvernement syrien refuse toujours que les enquêteurs se penchent sur des accusations portées contre son armée, par Londres et Paris concernant des incidents similaires à Homs (centre), en décembre 2012. Cette divergence avait empêché jusqu'à présent la mission d'enquête onusienne de se rendre sur place pour recueillir témoignages et échantillons. Sur le plan politique, les choses bougent aussi à New York. Pour la première fois, les membres du Conseil de sécurité, dont ceux de la Russie et la Chine (alliés traditionnels de Damas) recevront demain, dans le cadre d'une rencontre « informelle » les dirigeants de la Coalition de l'opposition syrienne. « Cette réunion sera l'occasion d'un échange franc et informel entre les membres du Conseil et la Coalition nationale syrienne pour évoquer les problèmes clés du conflit syrien, dont la manière de mettre fin à la violence et de préparer la conférence de Genève 2, ainsi que la façon de résoudre les questions de l'accès humanitaire, des droits de l'homme, des réfugiés et de la protection des civils » a précisé l'ambassadeur britannique à l'ONU, Mark Lyall Grant.