Les négociations entre Israéliens et Palestiniens, qui doivent durer six à neuf mois au maximum selon le Département d'Etat, reprendront demain à Washington. Elles seront menées côté palestinien par le négociateur en chef Saëb Erakat et côté israélien par la ministre de la Justice Tzipi Livni et Yitzhak Molcho, l'émissaire personnel du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Selon les responsables des deux parties, ces négociations, qui commenceront de fait ce soir autour d'un dîner informel en présence des représentants de l'administration américaine, doivent définir rapidement le calendrier des prochaines réunions et les sujets qui seront abordés. Selon les analystes, cette reprise des pourparlers de paix gelés depuis septembre 2010, arrachée par John Kerry à l'issue de six voyages au Moyen-Orient, pourrait rapidement tourner court. La raison ? Les différends sur la question d'El Qods-Est et la poursuite de colonisation en Cisjordanie occupée restent entiers. Comme pour montrer sa bonne foi, le gouvernement israélien jette une carotte aux Palestiniens. Il annonce la libération en plusieurs étapes de 100 prisonniers palestiniens, une fois les « négociations démarrées » et « en fonction de leur évolution ». A Tel-Aviv et Ramallah, cette reprise est perçue différemment. Si les Israéliens, qui poursuivent la colonisation en Cisjordanie applaudissent, leur ministre de la Justice, Tzipi Livni, qui dit se rendre à ces négociations pour défendre les intérêts israéliens, « en tant qu'Etat juif », les Palestiniens, qui ont entendu Mahmoud Abbas dire « nous avons réalisé des choix qui préservent les droits de notre peuple » s'opposent à ce « retour » aux négociations en violation des règles du conseil du comité exécutif de l'OLP. « Nous ne voyons pas l'utilité d'y participer », résumait, il y a quelques jours, Mustapha Barghouti, le secrétaire général de l'Initiative nationale palestinienne, dénonçant ceux qui ont réduit, dans le monde arabe, la « cause palestinienne » à l'enclave de Ghaza, aux bouts de terre de la Cisjordanie et aux camps de la misère des réfugiés dans la diaspora.