« Nous ne nous accrochons pas au pouvoir mais nous avons un devoir et une responsabilité que nous assumerons jusqu'au bout », a-t-il martelé, non sans fustiger l'opposition pour avoir instrumentalisé l'assassinat de l'opposant Mohamed Brahmi, pour des intérêts partisans étroits. Dans une tentative d'apaiser la contestation grandissante qui prend pied, le chef du gouvernement propose, le 17 décembre prochain (hautement symbolique car il s'agit du jour en 2010 où le vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s'est immolé par le feu, donnant le coup d'envoi à la révolte dans le pays) pour tenir les élections législatives et présidentielle mettant ainsi fin à la transition politique. Selon lui, l'Assemblée nationale constituante (ANC) achèvera le code électoral le 23 octobre prochain, dernier délai et que 80% du travail en vue de 'adoption de la constitution est, selon lui, effectué. L'offre du gouvernement n'a pas eu l'effet escompté. Y compris dans son propre camp. Le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, un indépendant, a demandé, hier, la formation d'un cabinet d'union nationale pour répondre « à la crise et au terrorisme » en référence à la mort, lundi, de huit militaires lors d'échanges de tirs avec un groupe terroriste lié à al Qaïda, dans le mont Chaâmbi, à l'est du pays. « J'ai envisagé de démissionner avec d'autres dirigeants de l'appareil sécuritaire mais vu la conjoncture actuelle, j'ai décidé de continuer jusqu'à la formation d'un gouvernement impliquant tous les partis qui doivent dépasser leurs égoïsmes pour relever les défis et combattre le terrorisme », s'est-il expliqué.Mais le coup dur est, sans nul doute, la nouvelle « volte-face » du partenaire de la troïka, Ettakatol, qui a également réclamé, hier, la formation d'un gouvernement d'union nationale. « L'unité nationale est une obligation pour tous les Tunisiens de tous les bords politiques. Nous appelons tous les partis et organisations à assumer eurs responsabilités devant les Tunisiens », indique le communiqué. Le parti dirigé par le président de l'ANC Mustapha Ben Jaafar n'a fixé aucun ultimatum à Ennahda. Il n'a pas évoqué son éventuel retrait du cabinet actuel aussi. Le syndicat tunisien (UGTT) s'est aligné sur les desiderata de l'opposition. Lors d'une longue réunion dans la nuit de lundi à mardi, l'organisation syndicale a officiellement appelé au départ du gouvernement Larayedh. L'UGTT n'a pas fixé d'ultimatum. Elle s'est gardée aussi de revendiquer la dissolution de l'ANC.