Il n'y aura pas de candidats requalifiés parmi les lycéens impliqués dans la fraude collective au bac de juin 2013. La commission ministérielle chargée d'étudier les demandes de réexamen de la décision d'exclusion du baccalauréat a rebdu son verdict : aucun candidat des 3.180 concernés ne sera promu. Elle a, par contre, décidé l'allégement de la durée d'exclusion à une année ferme à leur encontre. Elle a, de ce fait, confirmé leur échec à cet examen. De ce fait, ils ne pourront pas réintégrer leurs établissements respectifs et ne passeront cet examen qu'en 2015, en tant que candidats libres. L'Office national des examens et concours (Onec) prendra incessamment en charge l'envoi des relevés de notes à tous les candidats concernés. La commission a également décidé de l'application de sanctions à l'encontre des personnels d'encadrement ayant manifesté une défaillance professionnelle. Les directeurs de l'éducation concernés et l'Onec prendront les mesures nécessaires liées à ce sujet. Après avoir examiné les pièces à conviction, la commission a convoqué les chefs de centre d'examen, des surveillants et toute personne susceptible d'apporter un supplément d'information pouvant conforter la commission dans ses conclusions. Une fois sa mission achevée, la commission a confirmé les troubles enregistrés dans les centres concernés, ce qui a favorisé une fraude massive. Syndicats : les avis divergent Pour les syndicats du secteur, les avis sont mitigés, même s'ils sont unanimes quant à la rigueur de la sanction. Pour le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), la décision est optimale même si son porte-parole, Larbi Nouar juge que la commission a minimisé la sanction. « Mais le fait de priver les tricheurs de repasser le bac l'année prochaine est une sanction adéquate pour pouvoir mettre un terme au désordre et aux exactions devenues monnaie courante dans l'institution éducative », a-t-il estimé. Selon lui, qu'ils soient de brillants élèves ou médiocres, les tricheurs se valent et méritent le même sort.« Puisque ce sont les bons élèves qui aident les autres à tricher », a-t-il relevé. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) estime, lui que les 3.180 élèves concernés ont été mis dans le même sac. « Il y a certes eu fraude, un comportement inacceptable, dans une institution censée être une référence, mais il y a certainement e bons élèves qui font les frais des tricheurs et l'injustice de la commission », s'est insurgé son secrétaire général, Idir Achour pour qui il fallait étudier au cas par cas et décentraliser le travail pour la prise d'une bonne décision. Selon lui, la commission n'avait pas à confiner son travail au niveau du département de la tutelle. Pour « réparer l'injustice commise à l'égard des élèves victimes de cette fraude », le CLA juge judicieuse la convocation d'un conseil des classes et de discipline au niveau des établissements où sont inscrits les bons élèves impliqués. « On ne sanctionne pas de la même manière », a souligné Idir Achour, qualifiant la décision de la commission de résolution politique ne répondant à aucune logique réglementaire ou pédagogique. Pour le CLA, l'allègement de la durée d'exclusion à une année ferme à l'encontre des réels tricheurs est un retour en arrière. La tricherie étant confirmée, la sanction devrait être appliquée dans toute sa rigueur de 3 à 5 ans. « C'est une atteinte à la crédibilité du bac », a-t-il regretté.