L'ouvrage est consacré à l'analyse des fondements théoriques de la détermination des salaires et de l'expérience historique des politiques des salaires pratiquées en Algérie depuis l'Indépendance. « Il est structuré en trois parties portant respectivement sur une analyse conceptuelle des notions de salaire et de rémunération, une analyse théorique de la détermination des salaires (des théories classiques et marxistes, aux théories néoclassiques et keynésiennes et leurs prolongements modernes, auxquelles s'ajoutent toutes les théories qualifiées d'hétérodoxes et qui attribuent aux institutions et aux organisations des rôles primordiaux dans la détermination du niveau des salaires), et enfin une analyse des politiques des salaires pratiquées en Algérie depuis l'Indépendance qui est décortiquée à la lumière des enseignements théoriques préalablement dégagés. » Dans la première partie, intitulé « Analyse conceptuelle de la notion de salaire », il est relevé que les économistes n'ont pas la même conception, n‘adoptent pas la même définition de ce concept de salaire,... « Même si une définition plus générale est habituellement retenue comme il est souligné ; le salaire est la rémunération du travail effectué dans le cadre d'un contrat de travail, pour le compte d'une autre personne appelée employeur. Et le travail effectué désigne par conséquent l'activité rémunérée du travailleur. Il s'agit de l'ensemble des activités intellectuelles et/ou manuelles accomplies par l'homme pour produire des biens et services économiques en contrepartie desquels il est rémunéré. De cette définition est exclu le travail domestique qui n'est pas rémunéré, de même la rémunération n'est plus strictement la contrepartie du travail, mais l'ensemble des sommes versées par l'entreprise à l'occasion du travail, et le salaire n'en est plus qu'un élément. L'extension de la qualification de salaire à des substituts traduit encore mieux le déclin de l'approche contractuelle du salaire. » Par ailleurs, dans le second volet « Analyse théorique de la détermination des salaires », l'auteur procède à un exposé synthétique des principaux modèles et théories de la détermination des salaires, en l'occurrence la théorie néoclassique et keynésienne et leurs prolongements en référence à la littérature consacrée dans ce domaine. Il est souligné, dès le commencement, que les théories traditionnelles de la formation des salaires ont fait l'objet d'un profond renouvellement avec l'émergence des nouvelles théories du marché du travail : théories du salaire d'efficience, théories des insiders-outsiders, théories des négociations salariales... « (...) Si les salaires sont liés à la productivité du travail et aux conditions économiques générales, ils sont aussi déterminés par la voie d'une série d'institutions, notamment les syndicats et les politiques relatives aux salaires minima. Les normes en matière d'équité jouant aussi un rôle important. Dans le monde entier, les pouvoirs publics ont recours aux politiques salariales à titre correctif lorsque le marché ne produit pas des résultats qui soient socialement souhaitables, moralement acceptables ou conformes aux conceptions locales de la justice sociale. » S'agissant du troisième chapitre « Analyse empirique, l'expérience algérienne », il est consacré à l'analyse de l'expérience algérienne. Il a été procédé comme convenu méthodologiquement aux synthèses documentaires relatives aux trois phases qu'a connues l'évolution du système des salaires en Algérie, avant de s'interroger sur l'efficience des politiques des salaires poursuivies en termes de création d'emploi (si les salaires s'ajustent par rapport à l'offre et la demande d'emploi, le marché du travail s'équilibre - absence de chômage involontaire - conformément aux thèses libérales), en termes de productivité élevée du travail (des salaires élevés concourent à la hausse de la productivité du travail) et en termes d'équité et de niveau de vie (pouvoir d'achat). En conclusion, l'auteur s'interroge : que faire pour rendre plus efficiente la politique salariale du pays ? Et de répondre qu'il n'existe certainement pas de système idéal, ni en théorie ni en pratique, chaque pays tente de répondre à cette problématique en respectant d'abord les principes de base sus-mentionnés fondant un optimum consensuel, ou pour une situation donnée, dans une période donnée et des conditions sociales données, il existe un système plus efficace que les autres, même en tenant compte du credo de toute politique salariale, à savoir tenir compte de l'amélioration réelle du niveau de productivité, des performances de l'économie nationale et de l'évolution du coût de la vie.