La coïncidence du mois de Ramadhan avec la saison estivale et la limitation des places pour la omra ont fortement perturbé les activités des agences de voyages qui ont enregistré un important manque à gagner durant cette période. Et si la majorité des tour-opérateurs ont anticipé ce déclin de l'activité touristique, ils n'ont, par contre, pas prévu la décision des autorités saoudiennes de diminuer le nombre des candidats au petit pèlerinage. Conséquence : les agences qui se sont échinées à faire le plein dans l'organisation des voyages de omra dans un souci d'équilibrer leur bilan annuel ont vu leur plan contrarié pour leurs frais. Seules celles qui ont programmé des séjours pour l'après-Aïd El Fitr tirent leur épingle du jeu. Selon le vice-président du Syndicat des agences de voyages et patron d'une agence, tous ses clients ont effectué leurs réservations pour la période de l'après-Aïd. La destination Turquie, désormais parmi les plus prisées par les estivants, affiche complet jusqu'à la rentrée sociale. Pourtant, les tarifs des billets vers Istanbul ont pratiquement doublé. Ils varient actuellement entre 8 et 10 millions de centimes alors que l'option « première classe » est exclue suite à la forte demande. Pour le professionnel du tourisme, les feuilletons turcs diffusés par les chaînes de télévision nationale et arabes ont vulgarisé le produit touristique turc et incitent les Algériens à opter pour cette destination. « C'est un pays qui est doté de sites touristiques extraordinaires et qui a une bonne croissance économique. Ce sont deux facteurs qui incitent les touristes arabes à se ruer vers la Turquie car ils ont cette tendance à faire du shopping et en même temps du tourisme », explique le vice-président du Syndicat des agences de voyages. Arrive ensuite le Maroc. Les départs vers ce pays et plus particulièrement vers la ville d'Agadir affichent complet. Selon lui, cette année, la destination Maroc a relativement devancé celle de la Tunisie en la matière. « Nous avons fait cette évaluation selon les touristes qui se rendent au Maroc par voie aérienne. Leur nombre est plus important que ceux qui partent pour la Tunisie. Mais je pense que la balance ne tardera pas à se pencher du côté de la Tunisie car on s'attend à un grand rush vers ce pays dans les jours qui viennent. Je pense aussi que même les problèmes d'ordre sécuritaire que connaît la Tunisie n'empêcheront pas les Algériens à prendre la route vers ce pays », a-t-il estimé. Les horizons des Algériens commencent de plus en plus à s'ouvrir. Désormais, nos compatriotes pensent exotique. A défaut d'obtenir des visas Schengen pour visiter les pays européens notamment ceux qui sont frappés par la crise économique et donc touchés par la déflation, nos compatriotes se tournent vers l'Extrême-Orient. Après la Thaïlande et sa fameuse île de Phuket, la Malaisie est la dernière destination des familles algériennes. La Tunisie, malgré tout A l'agence Promovoyage, sise à Alger-Centre, toutes les destinations affichent complet, il ne reste que quelques places pour justement la Malaisie ou le voyage à la carte. Du côté de l'agence Saphir Tour, on affiche aussi complet. La responsable accueille les clients retardataires avec un grand sourire qui en dit long. « Les clients ont commencé à réserver leurs places à partir du mois de mai dernier. Il ne nous reste que quelques places pour Istanbul car nous avons bloqué quelques sièges au niveau de la compagnie Turkish Airlines dont le départ est prévu à partir du 25 août », explique la responsable de l'agence qui organise un voyage de dix jours à Istanbul au tarif de 120 000 DA par personne. Selon elle, le billet d'avion a atteint actuellement les 110 000 DA alors que son agence l'offre à 60 000 DA. Pour la destination Tunisie, c'est tout aussi complet au niveau des hôtels. « Même s'il reste de la place dans des hôtels, vous ne pouvez y aller que par route car au niveau des compagnies aériennes, c'est complet », nous dira la responsable du service commercial. En effet, l'agence Marmara Travel, située à Aïn Benian, organise des séjours de 10 jours à Hammamet dans un hôtel 4 étoiles avec des excursions au prix de 43 000 DA. Le transport est assuré par bus. Autre formule qui intéresse notamment les jeunes, des séjours de 10 jours dans un appartement pour cinq personnes avec petit-déjeuner au prix de 18 000 DA. La même agence organise des séjours en Turquie dans des hôtels 4 étoiles au prix de 135 000 DA. Pour le responsable de l'agence, il ne reste que quelques places avant de clôturer la liste. Qu'en est-il du tourisme local ? « Il y a beaucoup à faire en matière de tourisme en Algérie. Notre pays accuse un énorme retard surtout en matière des services », observe le vice-président du Syndicat des agences de voyages. Et d'enchaîner : « L'année précédente, en plein mois de Ramadhan, je me suis aventuré à accueillir des touristes étrangers. Et là, j'ai rencontré des problèmes de service. J'ai dû payer le restaurateur trois fois le prix pour qu'il prépare le repas de midi pour quatre touristes. Donc, vous voyez qu'il y a beaucoup à faire et cela sans évoquer d'autres problèmes d'ordre d'hygiène », témoigne-t-il.