Les vacances reprennent de justesse en cet après-Aïd El Fitr. Ainsi, les familles, enfin en congé, rejoignent les plages d'Alger-Ouest afin de profiter du soleil et de la mer. Le mois sacré a « forcé » certains vacanciers à écourter leurs séjours balnéaires ou à les reporter, c'est selon. Le périple commence à la plage de l'hôtel El Riadh à Sidi Fredj. Un coup d'œil à partir de son salon luxueux laisse découvrir des tentes et des parasols occupés majoritairement par des familles. Ici, il n'est pas forcément nécessaire d'être locataire pour bénéficier des avantages de la plage, puisque les riverains peuvent y entrer contre une caution pour les services. « Je suis un fidèle de ce lieu, je laisse ma femme et mes enfants et je repars tranquillement à mon travail », dit Aïssa, entrepreneur de son état. Un autre habitué de l'hôtel met en valeur la sécurité qui y règne. A quelques encablures d'El Riadh, la plage de Sidi Fredj draine déjà les premiers estivants. Les concessionnaires des plages se bousculent, à chaque fois qu'un véhicule stationne au niveau du parc qui domine la plage, pour proposer leurs services. Des parasols et des tentes multicolores sont loués à 500 DA. La plage offre des conditions de sécurité irréprochables. Elle attire, depuis le 1er jour de l'Aïd, un grand nombre de visiteurs qui acceptent de payer le service. « Chaque année, je ramène mes enfants à la plage durant tout le mois de mon congé. Je pense que les services proposés dans cette plage sont les moins chers par rapport aux autres », dira une femme accompagnée de ses trois enfants. « On peut laisser nos affaires et nous baigner sans crainte de nous voir détrousser », ajoute la mère de famille. Autre son de cloche : « C'est une drôle de privatisation, on a parfois peur de réclamer ou de faire une remarque concernant la qualité du service. Avec les dépenses du mois de Ramadhan et celles de l'Aïd, l'été est très chaud pour nous », indique une autre dame. Les vendeurs à la sauvette font des va-et-vient sur les plages en proposant sandwiches, glaces, eau fraîche... La musique diffusée à partir des gargotes titille les vacanciers qui, attirés, s'y rendent pour casser la croûte. Midi. Il est déjà trop tard pour prétendre planter son parasol sur la plage des Sables d'Or, Azur Plage et Palm Beach (Alger) et le Centre touristique de Tipaza (CET) pour ne citer que les sites les plus prisés de la côte Ouest. Les parasols des concessionnaires des plages sont plantés à perte de vue. Difficile de trouver une petite place sur la plage. « Cela fait une demi-heure que je cherche au moins un mètre carré inoccupé pour m'y installer avec ma femme et mes trois enfants, impossible d'en trouver », se plaint un quadragénaire venu du centre-ville pour se « rafraîchir » à Azur Plage. « Dorénavant, je prendrai mes précautions, je viendrai plus tôt », se promet-il. La majorité des plages semblent être concédées. Même si l'accès est libre, l'estivant est vite rattrapé ailleurs car il doit s'acquitter d'une certaine somme pour pouvoir s'installer. Faute de places, les estivants sont obligés de se rabattre sur les concessionnaires, moyennant argent. Et là, le prix varie selon le choix. Un parasol coûte 300 DA, un parasol et deux chaises 600 DA ; si vous souhaitez le kit complet, c'est-à-dire le parasol, la table et les chaises, il faudra s'acquitter de la somme de 1.000 DA. A Palm Beach, d'autres services sont proposés. Une balade en barque, une location de pédalos et des jet-skis sont en vogue. Les éléments des la Protection civile demandent souvent à leur utilisateur de s'éloigner du rivage pour éviter les accidents. Les terrasses, d'autre part, sont investies par les vacanciers qui « viennent déguster généralement des glaces et des boissons fraîches », atteste un gérant d'un salon de thé. Des gamins proposent de l'eau minérale et des cigarettes en sillonnant toute la plage du matin au soir. Les commerçants de la côte gonflent les prix des produits qu'ils proposent aux clients. Une aubaine pour faire des recettes durant cette période. L'ambiance est pareille sur toutes les plages. « Je viens chaque été avec ma famille, on loue un bungalow au bord de la mer au complexe de Sultan Club, il y a tout le confort ainsi que la sécurité. Le plus important est de séjourner dans un lieu sécurisé surtout lorsqu'on a des enfants en bas âge », dira un commerçant venu de Médéa. Certes, ce séjour en bord de mer me coûte les yeux de la tête mais « cela vaut le coup », dit-il. Tous les bungalows ont été réservés avant même l'entame de l'été. Ce sont les mêmes estivants qui reviennent chaque été. Ce centre n'est pas fait uniquement pour la plage, beaucoup de personnes prennent des bains de soleil dans les espaces verts. Beaucoup d'estivants se connaissent déjà.La majorité vient de la wilaya limitrophe : Blida. Les vacanciers sont rassurés par rapport à la sécurité des enfants. Ces derniers se dépensent en jouant à cache-cache, au football, au baby-foot. Les adultes, quant à eux, prennent le temps de bronzer, de faire la sieste, de lire et... de faire connaissance. L'endroit est une destination privilégiée pour les couples qui font des randonnées pédestres. La plage du CET n'est pas grande, mais très propre. Les nageurs professionnels peuvent facilement rejoindre la plage de la Corne d'Or. Là, l'on remarque plusieurs femmes en hidjab qui nagent aux côtés des autres personnes en tenue de plage. S'agissant de la sécurité au niveau de ces plages, les estivaux rencontrés sur les lieux nous ont fait savoir que la tranquillité et la sérénité ne manquent pas. « Dans les plages de la wilaya de Tipasa, je me sens en totale sécurité », dira Dahmane, enseignant. « Aucun incident portant préjudice à la quiétude des visiteurs n'a été enregistré », a indiqué le chef du centre.