Les amateurs de poisson doivent prendre leur mal en patience puisque le poisson frais se fait rare au point que les étals des différents marchés de la capitale ont été substitués pour la vente des herbes aromatiques, diouls et k'tayef. Au niveau de la Pêcherie, on affirme que cette rareté est tout simplement due à la fermeture de la saison de pêche. « On n'a plus le droit de pêcher jusqu'au mois de septembre, ce qui permettra aux espèces de se régénérer », indique un poissonnier de la Pêcherie qui se désole du fait que certains pêcheurs n'hésitent pas à passer outre cette mesure en prenant dans leurs hameçons des espadons…d'un kilogramme. Et dire que si ces pêcheurs patientaient six mois, cette même prise pèsera 200 kg. Pour Salah K. maître pêcheur dans le port de Bouharoun, au-delà de la fermeture de la pêche à ma sardine, au rouget, au pageot, à l'espadon et au sar, le mauvais temps et la rareté expliquent les prix prohibitifs du poisson non concerné par le renouvellement des espèces. A titre d'exemple, la crevette est cédée à 1600 dinars le kg.Pour ce marchand de poissons qui est dans la profession depuis une trentaine d'années, nos pêcheurs doivent investir d'autres zones en mer pour pallier ce manque. «C'est toujours dans les mêmes endroits que les pêcheurs jettent l'ancre», a-t-il indiqué. Pour étayer ses dires, il soutient qu'avec les 1200 km de côte, l'Algérie devrait être mieux lotie que la Tunisie et ses 600 km de côte. « Et pourtant ce pays arrive à exporter les produits de mer grâce à ses 45.000 chalutiers contre 5000 pour Algérie », observe-t-il. En attendant, pour tempérer l'ardeur des consommateurs, le poisson congelé est présent un peu partout avec des prix plus au moins abordables. Autre solution, celle donnée par Aissa H'Maidi, président de l'Association nationale des pêcheurs de plaisance (ANPP). « Avec un peu de volonté, les citoyens peuvent profiter des produits de la mer après les heures de travail. Il suffit de jeter l'hameçon et attendre la baraka », dit-il. Il citera plusieurs pêcheurs de plaisance qui ont fait le plein de fruits de mer avant le Ramadhan avant que les prix ne flambent.