« Une constitution économique ». Voilà la dernière proposition du patronat faite au gouvernement. La proposition, même si elle n'est pas toute récente, fait l'unanimité au sein des organisations patronales. Et pour cause, « nous devons avoir une loi qui régit l'exercice économique », indique le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), Abdelaziz Mehenni. Objectif : combler le vide juridique existant pour mettre au clair la pratique de l'activité économique. Une « activité régie par des décisions et des directives », ce qui la rend aléatoire. Cette question sera d'ailleurs débattue et développée lors des réunions de coordination qu'organisent les organisations patronales chaque mardi en guise de préparation à la prochaine tripartite économique qui aura lieu en septembre. Outre cet aspect, le patronat a également à sa charge d'enrichir le document que le gouvernement lui a adressé dernièrement. Selon M. Mehenni, ce dernier porte 94 propositions de facilitation à l'investissement. Le document a été réalisé en référence aux recommandations des réunions régionale et nationale organisées par le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. Il est question également pour le patronat de se pencher sur des questions d'ordre social, comme la révision de l'article 87 bis et la relance du crédit à la consommation. Concernant ce deuxième aspect, M. Mehenni a fait observer que le patronat n'est pas contre le retour du crédit à la consommation, mais à condition qu'il bénéficie à la relance de la production nationale. « Il est temps de relancer l'outil industriel national et d'encourager le partenariat entre les secteurs public et privé d'autant que les investissements directs étrangers ne se manifestent pas », estime M. Mehenni. La CIPA a longuement examiné ces deux dossiers lors de son conseil national organisé avant-hier soulignant « que si les deux sujets font l'objet d'un accord entre les partenaires, leur incidence financière devra figurer impérativement dans la loi de finances ordinaire pour 2014 ». Un autre constat fait par la CIPA : « La mauvaise prise en charge des engagements pris lors des deux tripartites de mai et de septembre 2011 ». Selon le président de la CIPA, l'environnement de l'entreprise « n'a pas beaucoup évolué ». Pis, il est « dramatique ». La CIPA affirme que l'entreprise fait toujours face à des blocages administratifs. « Les griefs retenus contre les pouvoirs publics se déclinent, notamment, en la mauvaise interprétation des mesures décidées pour faciliter l'acte d'investir pour les opérateurs, le règlement de la question du foncier et l'épineux problème de la prise en charge du rééchelonnement des dettes des entreprises ». La CIPA critique et réfute le fait que le rééchelonnement des dettes est laissé à la seule appréciation des banques. « Les banques ont eu carte blanche pour agir seules, ce processus a été biaisé », affirme M. Mehenni. La confédération estime également que l'opération de la privatisation a accusé « un échec total ».