Photo : Mahdi I. La Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) a appelé, dans un communiqué, à ce que les dettes contractées par l'entreprise algérienne privée soient épongées, comme c'est le cas pour l'entreprise publique. Le président de la Cipa, Abdelaziz Mehenni, estime qu'en la matière, le secteur public est favorisé, puisqu'il jouit d'un traitement particulier de la part de l'Etat.D'ailleurs, cette inégalité de traitement entre les secteurs privé et public « a été maintes fois dénoncée par les organisations patronales lors des rencontres officielles bipartites et tripartites», souligne-t-il en insistant sur la nécessité d'ouvrir un dialogue autour de la problématique du surendettement. «Le président de la République a annoncé la création de 3.000.000 de postes d'emploi mais si une seconde initiative venait à être prise, l'assainissement des dettes en l'occurrence, les chefs d'entreprise relèveront certainement le défi en offrant le double des postes d'emploi décrétés», propose le président de la Cipa. Cette initiative permettrait la résorption du chômage et la relance économique tant attendue. La Cipa assure que ce sont les mesures de dépréciation de la monnaie nationale qui ont conduit les entreprises privées au surendettement. «Les promoteurs se sont trouvés de ce fait piégés par un surcoût de charges insupportables à l'essor de leur activité. En outre, le manque de disponibilité de devises a conduit le système bancaire existant à contraindre sa clientèle privée à consommer des crédits extérieurs. Par conséquent, la loi 90-10 sur la monnaie et le crédit est à l'origine de la dévaluation du dinar qui a engendré le surendettement des promoteurs ayant cru aux assurances des pouvoirs publics quant à l'investissement privé national», argue la Cipa en pointant également du doigt les banques commerciales qui auraient eu une attitude défaillante en matière d'assistance, d'accompagnement et de conseils. «L'absence de dialogue et de concertation avec le promoteur a coûté aux investisseurs téméraires une réévaluation représentant souvent plus de 10 fois le montant de leur emprunt initial», signale le président de la Cipa. Evoquant les manifestations régionales qui ont eu lieu ces derniers temps dans le pays, la Cipa estime que ces perturbations appellent à la nécessité d'une profonde réflexion pour prendre des mesures urgentes et draconiennes auxquelles devront s'associer tous les partenaires sociaux.«Les derniers bouleversements dans le monde arabe ont donné lieu à l'ingérence des milieux occidentaux dans les affaires de souveraineté.»