Le syndicat des travailleurs du complexe sidérurgique d'El Hadjar ne semble pas près d'accepter les propositions faites par la direction générale d'ArcelorMittal-Annaba. Il est même déterminé à mettre en exécution sa menace d'enclencher une grève illimitée en cas de non-satisfaction de sa plateforme de revendications. Selon son secrétaire général, Daoud Kechiche, la décision définitive sera prise en fonction des résultats de la rencontre de réconciliation qui réunira, le 21 du mois en cours, les deux vis-à-vis. « Une rencontre de réconciliation est programmée pour ce mercredi au niveau de l'Inspection du travail. Nous irons négocier avec l'administration et nous souhaitons que les réponses seront satisfaisantes », a indiqué le syndicaliste, avant d'ajouter que si cette réunion aboutit à un P-V de conciliation, les travailleurs continueront à travailler. « Dans le cas contraire, nous passerons à l'acte. Un préavis de grève sera déposé immédiatement », a-t-il prévenu. Pour M. Kechiche, le syndicat ne veut en aucun cas couper la poire en deux. « Nous ne voulons pas de la moitié de ce que nous avons demandé », a-t-il dit, en référence à la réponse de la direction générale. Et de rappeler que la plateforme de revendications comporte trois principaux points, à savoir la revalorisation du seuil du salaire de base à raison de 50% pour les 5.400 travailleurs du complexe sidérurgique, la révision de la prime de panier de 250 DA à 600 DA et l'augmentation de la prime de la femme au foyer à 3.000 DA au lieu de 1.500 DA actuellement. Mais la direction a déjà répondu à ces revendications par un refus. Réunie mercredi dernier, elle a expliqué qu'elle n'est pas en mesure d'assurer financièrement les augmentations proposées par le syndicat de l'entreprise. Cependant, elle soutient qu'elle peut assurer une augmentation de 7% du salaire de base comme première étape, suivie d'une deuxième augmentation de 3% applicable à partir du premier janvier 2014 et conditionnée par l'objectif d'atteindre une production de 300.000 tonnes d'acier liquide durant les cinq prochains mois. La direction générale a également promis de modifier le système de prime de rendement en la portant à 20%. Quant à la prime du panier, l'administration accorde une augmentation de 50 DA. Néanmoins, elle refuse toute revalorisation de la prime de la femme au foyer. « L'administration ne veut plus faire du social et a décidé de maintenir les 1.500 DA accordés actuellement », a indiqué M. Kechiche. Pour la direction d'ArcellorMittal, les revendications des travailleurs sont impossibles à satisfaire. Dans un communiqué adressé aux travailleurs à l'issue de la dernière réunion, elle signale que depuis 2008, l'entreprise traverse une période difficile, qui « ne lui permet pas d'assurer les salaires et le paiement de ses fournisseurs de matières et ses prestataires ». Elle a également mis en relief les évolutions salariales au sein du complexe, de 2002 à 2013, soulignant, qu'en moyenne, une augmentation de 12% par année a été enregistrée. Elle ajoute que la part des salaires dans la tonne d'acier produite est de 23% à ArcelorMittal-Annaba, soit trois fois plus que la moyenne de la concurrence, alors que la productivité est de 90 tonnes d'acier liquide produites par agent annuellement contre 1.000 tonnes chez la concurrence. Reste à savoir si les protagonistes vont arriver à trouver un consensus lors de la prochaine réunion de conciliation ?