L'art fatimide désigne la production artistique ayant lieu sous la dynastie des Fatimides, régnant en Ifriqiya puis en Égypte entre 909 et 1171. Régnant au Caire à partir de 969, la dynastie fatimide est l'une des rares dynasties chiites du monde islamique et la seule dont les membres portent le titre de calife. Opposée aux abbasides, qui règnent en Irak, elle donne lieu à une importante production artistique, favorisée par l'émulation entre les deux dynasties. La grande œuvre urbanistique consista évidemment en la fondation de la ville du Caire (al-Qahira en arabe, soit «La Victorieuse»), à partir de 969. De cette époque datent les mosquées d'al-Azhar et d'al-Hakim bi-Amr Allah. Les mosquées fatimides utilisent toujours un plan arabe, avec des nefs parallèles à la «qibla» dans la salle de prière, une travée magnifiée (celle menant au mihrab) et un portique plus ou moins développé. Ce qui frappe dans ces édifices, c'est sans doute leur aspect extérieur massif et fortifié, avec très peu d'ouvertures et des créneaux. Les minarets aussi, quand ils ne sont pas remplacés sous les Mamelouks, semblent puissants, avec une base carrée très haute : c'est le cas par exemple à la mosquée al-Hakim, au Caire. Le décor reste sobre, utilisant notamment des arcades aveugles, des médaillons décoratifs, des frises d'inscriptions. Beaucoup d'éléments sont côtelés. Le travail de stuc est extrêmement important, notamment dans les «mihrabs» comme ceux du mausolée de Sayyida Ruqayya (1133). Au point de vue des objets, on peut citer plusieurs productions importantes : le bois sculpté, la céramique lustrée, le cristal de roche et le verre taillé, ainsi que le textile. L'art du métal existe, bien évidemment, mais il est un peu moins développé qu'à d'autres périodes. Par contre, la période fatimide marque un âge d'or de la joaillerie et de l'orfèvrerie.