Ils sont moins connus que Sidi Abderahmane Ethaâlibi, mais leur aura a dépassé de loin le quartier dans lequel ils enseignaient. Ils, ce sont ces multiples walis qui ont accompagné et régi la vie spirituelle des algérois parmi eux Sidi Flih où le père de la fécondité dont le mausolée se trouve à la Casbah et Sidi M'hammed Bou Qobrine. C'est vers le premier que se tournaient les jeunes filles en vue du mariage ou les femmes qui ne pouvaient pas avoir d'enfants. Ainsi elles affluaient de partout pour faire une ziara. Elles tournaient sept fois autour du tombeau de Sidi Flih avant d'exécuter deux prières. Elles déposaient aussi quelques pièces de monnaie et du henné avant d'aller poursuivre le rituel des louanges dans le mausolée du saint patron. Sidi M'hammed bou qobrine, est né entre 1715 et 1728 dans le petit village d'Aït Smaïl , près de Boghni. Il a effectué au Caire l'essentiel de sa formation vers 1740. L'université d'El Azhar au Caire fût créee par les Kétamas fatimides).Après sa propre affiliation à l'ordre des Khelouatia et des missions prosélytiques en Inde, au Soudan, au Hedjaz, en Turquie, il revient s'installer chez Aït Smaïl (1770) et y prêcha avec grand succès. Il fonda l'ordre des Rahmania qui bientôt s'étendit sur toute la Kabylie et au-delà. Il va ensuite enseigner à la mosquée du Hamma à Alger et tout de suite se heurta à l'opposition des Oulémas de la Cité, qui l'accusaient de “bidâa” (innovation impie).Les Kabyles du Djurdjura manifesterent leur soutien à Sidi Mhemmed, le gouvernement, peu soucieux de susciter une situation aux conséquences imprévisibles, fit rendre un arrêt favorable au cheikh. Le maître retourne à Aït Smaïl ; six mois plus tard, il réunit ses adeptes et leur désigna son successeur Sidi Ali Ben Aïssa. Il mourut le lendemain de cette investiture en 1793. Pour éviter de créer un pôle de rassemblements dans une zone rebelle (blad siba), le gouvernement Turc résolut de récupérer à Alger les restes du saint. Un groupe de “khouans” algerois se rendit chez Aït Smaïl à cet effet. Il se heurta à l'opposition déterminée des Kabyles, mais prétendit néanmoins avoir rapporté le corps du saint qui fut inhumé au Hamma, où on lui construisit une “Koubba” et une mosquée, les Aït Smaïl les restes du saint se trouvaient encore dans la tombe quand ils l'ouvrirent, ce qui valut au saint son surnom de Bou Qabrine (l'homme aux deux tombes).