Au niveau de la Basse-Casbah vivait autrefois dans une douéra, à proximité de Sabbat El Hout (voûte aux poissons), Sidi Mohammed Benmerouane, un saint homme connu pour sa sagesse et sa grande piété. Sidi Mohammed Benmerouane eut un fils qu'il prénomme Flih, du verbe yeflah : celui qui réussit ce qu'il entreprend. Le petit garçon grandit en fréquentant l'école coranique. Il se rend ensuite en Tunisie où il consacre plusieurs années à se perfectionner dans l'art du taf'sir et de la théologie dans la célèbre mosquée de Kairouan. Il met ensuite le cap sur le pays des Pharaons. C'est là qu'il devient un éminent dateur en théologie. Après l'Egypte, Flih effectue un pèlerinage à La Mecque. Son pays natal, l'Algérie, lui manque terriblement. Bientôt, il retrouve enfin La Casbah qui l'a vu naître ainsi que tous ses proches. Au décès de son père, le jeune homme, que tout le monde appelle désormais Sidi Flih, s'installe à l'école coranique où il enseigne le Coran, la géographie et l'astronomie. Réputé pour sa sagesse, son équité et son respect pour les femmes, il est vénéré par la population locale. Lorsqu'il passe de vie à trépas, une qobba est bâtie en sa mémoire dans le sanctuaire de Sidi Abderrahmane Taâlibi. Depuis, les jeunes filles en âge de se marier se rendent sur sa tombe. “Sidi Flih, un bon mari donne-moi, une généreuse offrande tu auras”, murmurent-elles. Elles répètent trois fois ces prières après s'être enveloppées d'une étoffe qu'elles laissent sur sa tombe au moment de tourner les talons. Lorsque leur vœu est exaucé, ces candidates au mariage reviennent au sanctuaire pour faire des offrandes. Les veuves et les divorcées viennent aussi au mausolée dans l'espoir de trouver au plus vite un compagnon. Nadia Arezki [email protected]