Les Nations onies ont déclaré qu'elles allaient interpeller les Etats-Unis sur les reportages selon lesquels l'organisation mondiale aurait été espionnée par l'Agence de la sécurité nationale américaine (NSA). « Les Nations unies sont au courant de ces informations et vont contacter les autorités compétentes », a déclaré, lundi, Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU, au cours d'un point de presse tenu au lendemain d'un reportage réalisé par Der Spiegel, révélant des documents fournis par l'ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden, réfugié en Russie et recherché par Washington pour espionnage. L'hebdomadaire allemand a rapporté que la NSA a posé des micros cachés dans le système de vidéo-conférence au siège de l'ONU à New York en été 2012, espionne l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique), basée à Vienne, tout en dirigeant un programme de surveillance couvrant plus de 80 ambassades et consulats dans le monde entier, et ce, à l'insu des gouvernements locaux « pour éviter des incidents diplomatiques », est-il dit dans le reportage. M. Haq a rappelé, à ce sujet, « l'inviolabilité des missions diplomatiques, y compris les Nations unies et les autres organisations internationales, dont les fonctions sont protégées par les conventions internationales pertinentes, telles que la Convention de Vienne de 1961 ». « Les Etats membres sont tenus d'agir en conséquence pour protéger l'inviolabilité des missions diplomatiques », a ajouté le porte-parole de l'ONU. Interrogé à ce sujet, le département d'Etat a assuré que « le gouvernement américain répondrait via les canaux diplomatiques à ses partenaires et alliés dans le monde quand ils expriment leurs inquiétudes ». Le département d'Etat s'est félicité du « partage d'informations et de renseignement » entre l'ONU et les Etats-Unis. Des articles parus précédemment dans Der Spiegel et le quotidien britannique The Guardian, s'appuyant toujours sur des documents d'Edward Snowden, avaient détaillé comment la NSA avait pris pour cibles les bureaux de l'Union européenne à Bruxelles, la mission diplomatique de l'UE à Washington et la délégation de l'UE auprès des Nations unies à New York. D'autres révélations sur le programme baptisé Prism, permettant d'intercepter des e-mails, conversations téléphoniques et recherches sur Internet, avaient suscité un grand émoi en Europe. En juin dernier, des manifestations ont eu lieu en Allemagne sous le slogan « Yes, we scan » (Oui, nous copions), jeu de mots sur le slogan d'Obama « Yes, we can » (Oui, nous pouvons).