Abderrahmane Ibn Mohamed Ibn Makhlouf At-Taâlibi, Saint patron (Ouali protecteur) de la ville d'Alger, est né en 1384 dans la région d'Oued Isser (W.de Boumerdès) dans une famille d'intellectuels dont l'arbre généalogique remonte jusqu'à l'imam Ali Ibn Abi Taleb. Il côtoya les plus grands docteurs de son temps comme Abi Zeyd el Waghlissi, Abu Kassam el Mashdalî, Abi Kassem el Boughzalî, Mohamed ibn Khalf el Oubay, durant ses nombreux voyages d'études avant de revenir s'installer en 1414 à Alger, où on lui confia la magistrature suprême de la ville. Fondateur de l'école Thaâlibiya, où toutes sortes d'enseignements y étaient prodigués (histoire, littérature, soufisme, doctrines, interprétation...), Sidi Abderrahmane est l'auteur notamment de : ''Les bons joyaux dans l'interprétation'', ''Les lumières éclairantes dans l'union de la Loi et de la Vérité'', ''Les jardins des Saints'',''Des vérités sur le soufisme'', ''Les nobles sciences dans l'observation des états de l'autre monde''. C'est dans la “qobbâ” de la gracieuse mosquée à l'architecture maghrébine que le saint patron d'Alger, Sidi Abderrahmane Etthaâlibi de la tribu des Thaâlba, fut inhumé en 1471. Dans le cimetière jouxtant la “qobbâ” fut inhumé aussi Sidi Ouali Dada, ce saint venu d'Orient et qui, selon la légende, souleva les navires de Charles Quint grâce à un coup de bâton dans les flots de la mer. Dans ce sanctuaire élevé extra muros de l'ancienne médina vers la fin du XVIIe siècle trônent aussi le tombeau à petite “qobbâ” de Lala Aïcha (petite-fille de Sidi Abderrahmane), les tombes d'autres personnalités de haut rang de l'époque ottomane tels Khideur Pacha (1605), Youcef Pacha (1687), Ali Khodja, avant-dernier dey d'Alger (1818), Ahmed Bey de Constantine (1848). Soulignons que la medersa construite dans un style néomauresque en 1904 par l'administration coloniale jouxte le mausolée qui, initialement, était érigé intra muros de la médina d'Alger.