A quelques semaines de l'Aïd El Adha, les réseaux de trafic de cheptel refont surface. C'est ce qui ressort d'un bilan des services de sécurité qui annonce plusieurs cas de vol de bétail. Pour le seul mois de septembre, les éléments de la Gendarmerie nationale ont recensé le vol de 1.000 moutons. Les victimes : les éleveurs et les nomades. Les voleurs de bétail agissent souvent la nuit ou à l'aube, ciblant les étables et les lieux d'élevage ou de parcage. A l'exemple de cet agriculteur qui s'est présenté à la brigade de la Gendarmerie nationale d'El-Madher, dans la wilaya de Batna, pour déclarer le vol de trente-cinq ovins d'une étable attenante à son domicile au douar Ouled Aouad. Aussitôt alertés, les gendarmes, avec le concours des membres de la famille de la victime, ont lancé une vaste opération de ratissage qui s'est soldée par la récupération de onze moutons, dont un égorgé, abandonnés sur un chemin non classé. Un autre nomade dans la wilaya de Laghouat a été délesté d'un troupeau de 200 bêtes dans la zone Mezabi, distante de deux kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la commune de Tadjemout. Son cheptel a été retrouvé par les gendarmes de la brigade de Tadjemout, moins de deux heures après. Dans la wilaya de Tissemsilt, cinq individus cagoulés se sont introduits dans une exploitation agricole de la commune d'Ammari. Ils ont ligoté le gardien et des membres de sa famille avant de s'emparer de 544 ovins. Les gendarmes récupéreront le cheptel volé non loin de là, alors que les malfaiteurs sont recherchés. Dans la wilaya d'Aïn Témouchent, 360 ovins ont été volés à la ferme Sadouki. Les recherches effectuées par les gendarmes ont abouti à la récupération de 288 bêtes à deux kilomètres de la ferme. Pour parer à ce phénomène, des mesures ont été prises par le commandement de la gendarmerie. « Il s'agit d'un plan préventif pour anticiper l'action sur le terrain, sachant que c'est la période où les réseaux de malfaiteurs multiplient les vols », explique-t-on à la cellule de la communication du commandement de la GN. Les voleurs de bétail sont généralement armés et activent dans des réseaux. Le cheptel volé est écoulé rapidement dans les marchés de gros pour ne pas laisser le temps aux gendarmes d'agir. Le plan de la GN consiste en le renforcement du contrôle routier afin d'intercepter les camions de transport de bétail volé. « Des points de contrôle sont installés aux environs des marchés de bétail dans les wilayas qui enregistrent la concentration de cette activité. Des barrages inopinés sont également implantés dans les pistes isolées surtout la nuit », ajoute notre source. En effet, les Unités de la sécurité routière (USR) peuvent vérifier sur la base de documents, la provenance du bétail et sa destination. En outre, une campagne de sensibilisation vient d'être lancée au profit des éleveurs et des nomades recensés par les unités de la GN afin de contacter le numéro vert 10 55 en cas de vol. Des patrouilles sont également mobilisées aux alentours des campements des nomades. En outre, les pâturages situés sur la bande frontalière à l'Est et à l'Ouest du pays sont sous haute surveillance pour déjouer tout plan de contrebande d'autant que le mouton algérien est très coté chez nos voisins.