Pas moins de 44 000 têtes d'ovins volées ont été récupérées et plus de 1 400 personnes arrêtées, tel est le bilan de quelques mois d'activité rendu public par la Gendarmerie nationale (GN) qui souligne que durant les 10 premiers mois de l'année en cours, ce sont plus de 22 000 moutons et brebis volés qui ont été saisis sur les routes, dans les marchés et les hangars, et 687 personnes interpellées sur les 1 252 enquêtes menées à travers les 48 wilayas. Les zones steppiques et les marchés de gros sont les plus visés par les voleurs de cheptel, comme El-Bayadh, Naâma, Batna, Tébessa, Sétif, Laghouat, Médéa, M'sila et Relizane, pour ne citer que ces régions où une forte concentration d'élevage et de commerce est constatée. Et ce n'est pas tout ! En effet, ce sont 5 500 têtes d'ovins qui ont été également récupérées par les éléments des gardes-frontières, dont 3 000 têtes saisies durant les 10 mois de l'année 2010. Naâma, Tébessa, Souk-Ahras, Tlemcen, Béchar et Khenchela figurent en tête du classement des wilayas frontalières où le trafic de cheptel fait des ravages. Pas moins de 100 contrebandiers, exerçant pour le compte de la mafia du cheptel au Maroc et en Tunisie, ont été appréhendés, alors que d'autres ont préféré abandonner les bestiaux pour prendre la fuite vers leurs pays respectifs. Le constat de la GN est sans appel : toutes les wilayas sont concernées, et les malfaiteurs recourent souvent à la violence et au meurtre pour accaparer le butin. Et sur la base de 25 000 DA la tête, le nombre d'ovins saisis représente 1 milliard de DA ! Ce qui explique la tendance à l'aggravation du phénomène et de la multiplication des réseaux de trafic, tant internes qu'externes, pour donner le coup de grâce à des éleveurs souvent sans défense. D'ailleurs, à la veille de l'Aïd, la GN a procédé au recensement des bergers nomades avant de mener des campagnes de sensibilisation sur le vol du cheptel, afin que la victime informe en temps réel le poste le plus proche. En plus des points de contrôle sur les routes et les brigades spéciales déployées dans les marchés et les abattoirs, un registre a été mis en place pour identifier la provenance des moutons et leur destination.