La rapporteur de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), Liliane Maury-Pasquier, effectuera, 6 au 9 octobre, une visite d'information en Algérie dans le but de « compléter » un rapport sur la contribution parlementaire européenne à la résolution du conflit du Sahara occidental, a-t-elle indiqué, jeudi à Paris. L'euro députée suisse entend ainsi rencontrer les autorités algériennes, puis les Sahraouis dans les camps des réfugiés pour « constater et recueillir un maximum d'informations » lors de la visite qui lui permettra d'apporter à son rapport « l'ensemble des éléments » qui pourraient l'aider à proposer des solutions au conflit. La visite de Mme Pasquier en Algérie intervient après celle qu'elle avait effectuée du 21 au 24 mai dernier à Rabat et El Ayoune occupée. Elle s'y était entretenue avec les autorités marocaines, des parlementaires, des représentants de la communauté internationale et de la société civile sahraouie, ainsi qu'avec des défenseurs des droits de l'homme. Ce jeudi, elle a assisté à une audition de parlementaires et politiques marocains, sahraouis et algériens par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe visant à débattre de la contribution parlementaire à la résolution du conflit au Sahara occidental. Tout en concédant que l'Union européenne, à travers son Assemblée parlementaire, ne dispose pas de « baguette magique » pour trouver une solution toute prête à un conflit que l'ONU a été jusque-là incapable de régler, elle s'est dit « convaincue » que le fait de se rencontrer, d'échanger entre parlementaires est un « premier pas vers plus de démocratie, plus de respect des droits de l'homme ». De son côté, le représentant du Front Polisario en France, Omar Mansour, en réponse à une parlementaire marocaine, a détaillé les raisons du refus par la partie sahraouie du « plan autonomiste » proposé par le Maroc, rappelant que le Sahara occidental est un territoire non autonome, inscrit dans l'agenda de décolonisation de l'ONU et que la seule puissance administrante qui demeure reconnue par les Nations unies est l'Espagne. Djamel Ould Abbès, en sa qualité de sénateur invité à ce débat, a précisé que l'Algérie « n'est pas un interlocuteur » dans le conflit au Sahara occidental. « L'Algérie est un pays d'accueil de près de 200.000 réfugiés sahraouis. L'Algérie n'est pas le porte-parole du Front Polisario. Le problème est entre le Royaume du Maroc et le Polisario », a-t-il insisté pour mieux spécifier la responsabilité de l'ONU dans cette question de décolonisation inachevée.