La présidente de l'Organisation internationale de la police criminelle (Interpol), Mireille Ballesrazzi, a estimé, hier à Oran, que l'Algérie disposait de moyens pour lutter contre la cybercriminalité. Mme Ballestrazzi a indiqué à la presse, en marge des travaux de la 22e conférence régionale africaine d'Interpol, que l'Algérie est « mieux dotée en moyens de lutte contre ce phénomène que d'autres pays dans la région », ajoutant qu'« Interpol se fixe comme priorité d'assister les pays africains les moins pourvus en moyens techniques ». Elle a également rappelé que l'Algérie entretient des relations de coopération technique avec de nombreux pays d'Afrique, en les faisant profiter de son expertise et de son assistance. « Nombreux sont les pays africains qui sollicitent Interpol pour former des spécialistes pour combattre la cybercriminalité », a déclaré la présidente de cette organisation internationale, tout en relevant la difficulté de cette tâche car, a-t-elle précisé, les cybercriminels ne cessent d'adapter leurs tactiques aux avancées technologiques. Mme Ballestrazzi s'est félicitée du niveau de modernisation de la police algérienne, la qualifiant d'exemplaire. Pour sa part, M. Abdelkader Kara Bouhadba, directeur de la police judiciaire, a affirmé que 43 affaires de cybercriminalité ont été enregistrées en Algérie au cours du premier semestre de l'année en cours, précisant que ces affaires sont en hausse par rapport aux années précédentes. Cette hausse s'explique par la mise en place, cette année, de cellules spécialisées dans la lutte contre la cybercriminalité au niveau des Sûretés de wilaya et services de la PJ dotés des moyens nécessaires pour combattre ce fléau, a précisé M. Kara Bouhadba, également membre du comité exécutif d'Interpol. Avant la mise en place de ce dispositif, 12 affaires de cybercriminalité ont été recensées en 2011 et 47 en 2012, a-t-on noté de même source. « Ce crime virtuel a beaucoup évolué tout comme les moyens de lutte. Nous disposons aujourd'hui de cyber-policiers hautement qualifiés et dotés de moyens sophistiqués pour faire face à ce fléau et traquer ses auteurs », a-t-il déclaré. D'autre part, il a rappelé que depuis l'année 2011, 16 personnes recherchées ont été extradées vers l'Algérie, après avoir fait l'objet de mandats d'arrêt internationaux et quatre autres, impliquées dans divers affaires, ont été remis à leur pays par l'Algérie.