Le bureau national de l'AGEA s'est réuni hier pour peaufiner le dossier portant sur les propositions à soumettre à la tripartite. « Jusque-là, nous avons établi 78 propositions dont 16 concernent les sous-métiers », a souligné Mouloud Kheloufi, président de l'AGEA, lors d'une conférence de presse à Alger. Sans verser dans le détail, M. Kheloufi a informé que son organisation, qui a pris part à la dernière rencontre de coordination des organisations patronales, a souligné que le secteur du BTPH, vu son importance, sa complexité et la multitude des problèmes qu'il connaît, ne devra pas être intégré dans un cadre général. La priorité pour l'AGEA est de convaincre les partenaires, notamment le gouvernement, à prendre en considération ses propositions à même d'assurer une meilleure qualité de la construction. C'est dans ce cadre que l'AGEA demandera de revoir les qualifications des bureaux d'études en les classant de 1 à 9, de faciliter l'accès aux projets et de permettre une liberté d'initiative. « Nous avons des capacités de construction importantes que nous devrions valoriser. Les promoteurs ont besoin qu'on les laisse travailler dans les règles de l'art », a-t-il expliqué, avant d'ajouter qu'il est impératif de mettre en place des mécanismes de contrôle rigoureux des matériaux de construction en vue de mettre à l'écart les entrepreneurs indélicats. D'autres propositions ont trait à la levée des obstacles administratifs, notamment en matière de livraison des factures pour contracter une assurance, à la facilitation de l'accès aux crédits bancaires et à la formation. « Le secteur de la formation professionnelle est appelé à développer des filières, notamment dans les petits métiers », a-t-il indiqué. Réduire les charges fiscales fait partie des préoccupations de l'AGEA qui compte également soulever des problèmes d'ordre socioprofessionnel. Elle demandera de revoir à la baisse l'IRG et de diminuer le taux de déclaration des travailleurs à la Sécurité sociale de 34 à 18%. Outre cela, elle préconise de créer de nouvelles unités de fabrication de matériaux de construction, tel le ciment. Car, selon M. Kheloufi, la pénurie de ciment constitue un vrai casse-tête pour les entrepreneurs. Ainsi, il soutient que c'est au groupe public GICA de régler ce problème. « Il doit assumer ses responsabilités. C'est à lui de faire ces prévisions en période sèche, de faire des études et d'importer les quantités suffisantes pour qu'au mois d'avril, le problème de pénurie ne se pose pas. Et c'est à lui aussi de prendre les mesures pour mettre un terme aux spéculations sur le prix du ciment », a souligné M. Kheloufi. Ce dernier a fait savoir que l'AGEA a signé un accord avec le ministère de l'Habitat pour la réalisation de 100.000 logements dans différentes formules à travers le territoire national. Un accord qui devra, selon lui, engendrer des emplois dans la mesure où il est prévu de faire participer les PME aux côtés des grandes entreprises de construction et de développer le créneau de la sous-traitance. L'AGEA estime nécessaire d'ouvrir de faciliter l'accès au foncier aux entrepreneurs. « L'entrepreneur a besoin de terrains. Il ne peut plus attendre les projets du gouvernement pour avoir du travail », a-t-il rappelé.