L'Agea demande à ce que le taux de la TAP soit ramené de 2% à 1%. La fiscalité a un impact sur l'offre et la demande de travail. Elle peut décourager les employeurs à embaucher et les salariés de reprendre une activité. Une baisse d'impôts peut donc être créatrice d'emplois, mais à quel prix? L'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea) a annoncé avant-hier avoir proposé aux autorités un allègement de la fiscalité pour les PME du bâtiment, notamment une réduction de la Taxe sur l'activité professionnelle (TAP) afin de leur permettre d'améliorer leur compétitivité. Voilà donc une solution qui consiste à alléger les cotisations patronales! S'exprimant en marge d'une réunion du bureau national de l'Agea, le président de cette association, M.Mouloud Kheloufi a précisé que son organisation demandait à ce que le taux de la TAP soit ramené de 2% à 1% pour «améliorer la situation des entreprises du Btph qui peinent à s'adapter au contexte économique national», a-t-il affirmé. M.Kheloufi a regretté par ailleurs la «frilosité» des banques pour le financement des entreprises du Btph, affirmant qu'elles répondaient «parcimonieusement» aux demandes de financement. «Les établissements financiers répondent parcimonieusement aux sollicitations des PME qui ont besoin de capitaux d'amorçage et d'investissement», a indiqué le président de l'Agea. La situation du secteur classé comme le premier pourvoyeur d'emplois en Algérie, fait ressortir d'énormes contraintes l'empêchant de jouer son rôle actif dans l'atténuation des tensions sociales, selon Kheloufi. En dépit des sommes «faramineuses» allouées par l'Etat au secteur du logement, les programmes de constructions tardent à être concrétisés en raison des appels d'offres déclarés souvent infructueux, ce qui se traduit par des surcoûts et un allongement des délais de réalisation, constatent les opérateurs. L'Agea critique également le «manque de communication» entre l'administration et les entreprises empêchant les entreprises de mieux appréhender le marché. L'administration entretient «une bureaucratie handicapante» à laquelle s'ajoute «l'absence de mobilisation des institutions en charge du développement de l'entreprise», écrit l'Agea dans sa plate-forme de revendication. M.Kheloufi s'est dit par ailleurs «satisfait» des mesures prises par le groupe Gica (ciments) pour faire face à la hausse des prix et à la pénurie de ciment pendant l'été. Gica avait annoncé en juin dernier qu'il allait effectuer plusieurs opérations d'importation mensuelle de ciment pour combler le déficit en ciment évalué à plus de 2,5 millions de tonnes. Tout compte fait, le gouvernement a besoin de recettes fiscales, et même ces réformes ciblées ont un coût du fait du manque à gagner qui en résulte. L'enjeu consiste donc à trouver le juste équilibre entre les besoins budgétaires immédiats et les gains potentiels induits par ces réformes fiscales.