Hachemi Larabi, haut cadre retraité, a publié aux éditions Nacib « Chroniques d'un homme heureux », un livre volumineux, plus de sept cents pages, qui retrace sa vie et son parcours ainsi que d'importants évènements politiques. Rencontré samedi dernier, à la librairie la Renaissance de l'Office Riadh El Feth, à l'occasion d'une vente-dédicace, l'écrivain a affirmé que l'écriture de ces chroniques est motivée par la vie trépidante et heureuse qu'il a eue à tous les moments et à différentes étapes, que ce soit avant, pendant la guerre ou après le recouvrement de la souveraineté nationale. « Chroniques d'un homme heureux » aborde plusieurs sujets qui se rapportent directement à la vie de l'auteur, comme l'émigration et la colonisation. Il parle aussi des méfaits d'une certaine politique qui a engendré, selon la propre analyse de l'écrivain, « la décennie noire et la paupérisation des pans entiers de la société ». C'est dire que le livre est à la fois autobiographique et une chronique politique. M. Larabi a voulu, par ce livre, marquer son passage dans ce bas monde. Il a décidé de publier cette œuvre pour que ses enfants et les leurs sachent qui était leur ancêtre, avec toutes ses forces et ses faiblesses. « Grâce à ces chroniques, on retrouvera mes traces dans cinquante ou cent ans », a-t-il indiqué. Hachemi Larabi a reconnu devoir, en grande partie, son instruction, son érudition et sa réussite dans sa vie professionnelle à Abderrahmane Djilali, homme d'exception s'il en fut, qui lui a fait aimer le savoir et le travail accompli. « M. Djilali m'a subjugué. J'ai juste, après l'avoir connu et écouté, compris que la réussite dans la vie passe inévitablement par le travail. Et si j'ai réussi dans tout ce que j'ai entrepris, c'est parce que j'ai mis en application les recommandations et les conseils qu'il m'a prodigués », a-t-il soutenu. Hachemi Larabi, qui n'a appris à lire en arabe qu'à l'âge de quinze ans, a rejoint les bancs d'une medersa à Alger. Après quelques années, il s'est rendu en terre tunisienne pour poursuivre son cursus scolaire. L'étudiant, conscient que l'arabe ne pouvait pas le mener loin, la langue dominante d'alors étant le français, décide de faire une licence en littérature française à la Sorbonne. Une fois le diplôme en poche, il se rendra de nouveau en Tunisie en vue de s'engager dans les rangs de l'Armée de libération nationale. M. Larabi, qui n'a pas apprécié certains comportements, a pris la décision d'aller s'installer en Allemagne où il fera une licence puis un magister. L'auteur rentre au pays au lendemain de l'indépendance du pays. Il sera cadre pour quelque temps à la Présidence de la République et rejoindra la Chambre de commerce qu'il quittera quinze ans plus tard. Sous le règne de Boumediène, il a travaillé dix ans au Koweït, puis au Luxembourg. L'écrivain constate, par ailleurs, que notre pays a beaucoup perdu parce que, a-t-il soutenu, il n'a pas de langue d'expression. Il a souligné, pour étayer ses propos, que la jeunesse d'aujourd'hui ne sait s'exprimer ni en arabe ni en français. « Je pense que l'arabe est une langue obsolète parce qu'elle n'est pas une langue de science. Certes, à l'avenir elle pourra l'être, mais actuellement il y a un problème de vitesse », a-t-il ajouté dans le même ordre d'idées. Hachemi Larabi est né à Bejaia et est originaire de Maâtkas, Tizi-Ouzou. Il a obtenu une licence de français et doctorat en sciences économiques. Il a occupé plusieurs postes de responsabilité, dont celui de président de la Chambre de commerce d'Alger. Djamel O. « Chroniques d'un homme heureux » de Hachemi Larabi, Editions Necib, 720 pages, Prix public 1500 DA