M. Merad, le wali de Médéa, avait présenté dès l'ouverture de la séance, les ambitions et les contraintes de la wilaya qui a bénéficié depuis 1999, au titre des différents programmes de développement, de plus de 192 milliards de dinars. M. Merad énumèrera certains handicaps comme l'ampleur de l'exode rural, la faiblesse de la couverture en gaz naturel estimée à 40%. Mais traversée par de nombreuses liaisons tant ferroviaires que routières, Médéa semble promise à un meilleur avenir. La nouvelle ville de Boughezoul à elle seule devrait accueillir, selon le wali, 350.000 habitants. Des projets sont inscrits dans le domaine du tourisme, notamment de montagne. Dans son intervention, le Premier ministre a reconnu des insuffisances tout en assurant que le pays a des perspectives rassurantes. Il a réaffirmé, en parlant de la concorde civile et de la réconciliation nationale, que « l'Etat algérien ne cultive pas l'exclusion et la culture de la haine », soulignant la « grande volonté politique » de l'Etat à œuvrer pour effacer la rancœur, la corruption et tout ce qui peut nuire à la stabilité et la sécurité du pays. M. Sellal a mis en exergue l'histoire de la ville et sa civilisation qui se traduit notamment par un attachement visible au patrimoine architectural local. Il a surtout expliqué que le pays ne devrait plus compter éternellement sur le pétrole et le gaz. « Nous avons remboursé nos dettes, le pays est bien géré mais nous devons penser à créer de l'emploi aux jeunes », dira-t-il. Mettant en exergue le rétablissement de la paix dans tout le pays et notamment à Médéa où « il était risqué d'emprunter la route de la Chiffa en fin d'après- midi », il a appelé à un sursaut. Ce mouvement s'appuierait sur la valorisation des produits agricoles et le renouveau industriel. « La solution est là et pas ailleurs », dira-t-il. Il expliquera, ensuite, que la région a un fort potentiel agricole qui doit être soutenu et diversifié. « Nous restons pas seulement dans la culture de la pomme ou de la vigne. » Il citera des produits qui peuvent être un filon et une source de richesse. « Le temps est venu d'exporter nos produits et nous en sommes capables », dira M. Sellal. Il citera la cerise et les pruneaux de très bonne qualité. Pour lui, l'adaptation concerne aussi l'industrie, « un domaine où nous avons reculé par rapport aux années 70 », fera-t-il remarquer. « Les produits périclitent mais en trouvant un meilleur partenaire, on peut relancer la production, l'adapter aux nouveaux besoins, aux nouvelles réalités. » Une sorte de recyclage qui permettra d'avoir un effectif de 2.000 ouvriers au lieu de 300 actuellement, soutiendra-t-il en parlant du complexe de pompes vannes Poval de Berrouaghia, qui a fait partie des points de sa visite. Pour M. Sellal, l'adaptation concerne aussi l'industrie, « un domaine où nous avons reculé par rapport aux années 70 », fera-t-il remarquer. M. Sellal récusera ceux qui prétextent le manque de terrains pour lancer des projets car, fera-t-il remarquer, « plus de 30 % de la surface des zones industrielles restent inoccupées ». Son intervention a été un vibrant plaidoyer pour la valorisation de l'agriculture et de l'industrie agro-alimentaire. Il évoquera le barrage de Béni Slimane qui devrait être réceptionné dans 16 mois. « Avec les périmètres irrigués prévus de la région, nous aurons une nouvelle Mitidja. » « A condition d'avoir de l'eau et de réhabiliter le travail de la terre », fera remarquer un intervenant. Beaucoup dans la salle insisteront sur cette hypothèque qu'il faut lever si l'on veut voir Médéa devenir vraiment le grenier du pays. M. Sellal a enfin annoncé la tenue de la tripartite pour le 10 octobre prochain. « Nous étudierons au cours de celle-ci une stratégie pour développer l'économie nationale qui s'appuiera sur la création d'unités industrielles qui nous permettront de faire face à la concurrence féroce. » La rencontre sera l'occasion d'élaborer une stratégie à même de booster le développement économique (industrie et agriculture), a-t-il expliqué. « Nous avons décidé de tenir la prochaine tripartie le 10 octobre. Nous allons élaborer une stratégie pour développer davantage l'économie nationale, une économie qui devrait être fondée sur la création d'unités industrielles nationales publiques, privées ou mixtes », a-t-il poursuivi. Pour M. Sellal, « la seule solution aujourd'hui est de se lancer dans la concurrence et la production industrielle et agricole ». « L'Algérie a enregistré beaucoup de retard dans ces domaines par rapport aux années 70 », a encore souligné le Premier ministre.