Engagés dans un bras de fer dans le dossier syrien, Russes et Occidentaux semblent lâcher du lest dans l'espoir de trouver une solution politique au conflit dans le cadre de la conférence internationale intitulée Genève 2. Ce « rapprochement » entre les deux camps a été souligné par le représentant spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, qui a déclaré, hier, à l'APS, que la date de la tenue de la rencontre pourrait être fixée à la fin de la semaine. A l'issue d'une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en marge de la 68e session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, M. Brahimi a indiqué que la question fera la Une des débats cette semaine à New York. Il s'agit, selon lui, de savoir si le gouvernement et l'opposition étaient prêts sérieusement à cette conférence et si les Etats-Unis et la Russie seront du même avis, expliquant que la liste des pays participants n'est pas encore établie. Est-ce le signe d'un dénouement heureux de la crise syrienne ? Plus proches d'un accord sur cette question, Moscou et Washington peinent néanmoins à s'unir autour d'une résolution du Conseil de sécurité encadrant le démantèlement de l'arsenal chimique syrien par les deux pays, le 14 septembre à Genève. L'approche selon laquelle la référence au chapitre 7 figure dans l'accord de Genève a été vigoureusement démenti par Moscou qui se déclare farouchement opposé à cette éventualité. Le bras de fer persiste notamment au sein de l'Assemblée générale de l'ONU où le forcing occidental se fait sentir. A cet effet, aux informations distillées par les médias occidentaux faisant état de l'accord de Moscou à la mention du chapitre 7 dans la résolution onusienne voulue par la France « robuste et contraignante », le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, est montée au créneau pour remettre les pendules à l'heure des certitudes russes. Il a décalré que « le chapitre VII ne peut être mentionné que comme un élément de l'éventail de mesures, si sont détectés (...) des faits comme le refus de coopération, la non-application des engagements, ou si quelqu'un, peu importe qui, a recours à l'arme chimique ». Mais en aucun cas, selon le responsable russe, « il est question d'adopter une résolution sous chapitre VII, ou d'application automatique de sanctions et encore moins de recours à la force ». Plus est, le retour des inspecteurs à Damas, le 25 septembre, pour poursuivre les enquêtes sur le recours aux armes chimiques, interprété par le vice-ministre des Affaires étrangères comme un écho aux incessants appels de Moscou.