La charte pour la paix et la réconciliation nationale a atteint ses objectifs. C'est la conviction de Me Merouane Azzi qui s'est exprimé, hier, au Forum d'El Moudjahid. Le président de la cellule d'assistance judiciaire pour l'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale a soutenu que cette grandiose œuvre de paix, mise en œuvre en 2005 par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, a tiré le pays des griffes de la terreur pour le propulser dans l'univers de la paix et de la stabilité. Il a argumenté ses propos par des chiffres. Il a ainsi fait savoir que 8.500 terroristes se sont rendus et ont pu bénéficier des dispositifs de la loi et pas moins de 17.000 autres qui ont refusé la main tendue de l'Etat ont été abattus. Il a ajouté que 190 terroristes ont été mis hors d'état de nuire de janvier à septembre 2013 (le décompte précis fait ressortir 48 en janvier, 25 en février, 13 en mars, 15 en avril, 16 en mai, 22 en juin, 26 en juillet, 5 en aout et 20 en septembre). Toujours durant la même période (janvier-septembre), 24 terroristes se sont repentis : 10 à Tlemcen, 5 à Skikda, 3 à Illizi, 2 à Boumerdès, 2 à Tizi Ouzou, 1 à Adrar et 1 à Khenchela. Pour le conférencier, ces chiffres témoignent d'une manière on ne peut plus claire que « la lutte contre le terrorisme ne s'est jamais interrompue ». Il a rendu un grand hommage au travail remarquable des services de sécurité qui ont réussi à déjouer des tentatives d'attentats kamikazes. Il a fait savoir aussi qu'avant la charte pour la paix et la réconciliation, 6.500 terroristes ont bénéficié de dispositifs de la concorde nationale, dont la majorité était composée de terroristes de l'Armée islamique du salut (AIS). Elargir les dispositifs à d'autres catégories L'avocat, pour qui la lutte anti-terroriste est marquée par quelques « erreurs » et « déviations », dénonce, cependant, la manière avec laquelle sont traités certains dossiers devenus un fonds de commerce. Il cite, par exemple, le dossier des disparus. Selon lui, celui-ci continue d'être utilisé à des fins politiciennes. Il n'a pas manqué d'accuser des associations algériennes, en contact avec des ONG internationales, de vouloir porter atteinte à l'Etat algérien en proposant aux familles des disparus des sommes d'argent en devises pour témoigner contre l'Algérie. Cela dit, Me Azzi a indiqué que 7.144 familles ont été indemnisées. Il reste encore environ 100 cas à régulariser. Il a précisé, toutefois, que certaines familles ne veulent pas d'indemnisations et réclament « vérité » et « justice », alors que d'autres n'ont pas encore reçu de P-V pour obtenir des jugements de décès, ce qui rend leur situation plus complexe. Il dira qu'il aadressé, il y a de cela deux ans, un courrier à la présidence de la République pour ajouter au moins 15 points susceptibles de renforcer davantage les dispositifs de la charte qui doit prendre en charge d'autres catégories qui n'ont pas été concernées ou peu par les mesures contenues dans ce texte. Il cite les familles victimes de terrorisme. Pour lui, il est inconcevable que ces dernières continuent de percevoir une modeste prime de 500 DA. A ce sujet, il dira que sur les 17.000 familles victimes de terrorisme, 11.200 ont été indemnisées. Il a plaidé aussi pour intégrer le dossier des anciens internés du Sud, dont le nombre avoisine les 18.000, les enfants nés dans les maquis, les femmes violées ainsi que celui des familles qui ont perdu leurs biens, spoliés ou saccagés par les hordes terroristes. A cela s'ajoutent les Groupes de légitime défense (GLD), les Patriotes et les gardes communaux. « L'article 47 confère toutes les prérogatives au chef de l'Etat pour promulguer d'autres dispositions qui permettront d'assainir les questions en suspens et surtout de donner un nouveau souffle au processus de la réconciliation nationale », a-t-il expliqué. Le conférencier a, par ailleurs, annoncé que des repentis ont rejoint le maquis après avoir bénéficié des dispositifs de la charte. Il n'a, toutefois, pas exclu le fait qu'ils pouvaient, en cas de repentance bis, bénéficier d'une nouvelle clémence. Autre accusation de l'avocat : certaines parties « externes » ont voulu internationaliser l'attaque terroriste de Tiguentourine afin de déstabiliser notre pays. Il a soutenu que cette attaque était, pour ces parties, une « occasion en or » afin de mobiliser l'opinion publique et justifier une intervention militaire étrangère en Algérie. C'est pourquoi il a qualifié de « salutaire » et « judicieuse » la riposte de l'ANP