Après une accalmie qui a suivi l'intervention des troupes des armées malienne et française contre les groupes terroristes, notamment ceux d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Nord malien renoue avec la violence terroriste. Cinq tirs à l'arme lourde ont visé, lundi, la principale ville du nord, Gao, où est cantonnée une forte garnison militaire. Deux maisons ont été endommagées, et un militaire malien blessé. Cette attaque survient dix jours après un attentat suicide, revendiqué par Aqmi, à Tombouctou qui a tué deux civils et quatre kamikazes, et blessé sept soldats maliens. Hier, des groupes terroristes ont dynamité un pont dans le sud de la ville, près de la frontière avec le Niger, faisant deux blessés civils. Des militaires maliens avaient été dépêchés sur les lieux « pour éviter d'autres actes de sabotage ». Dans un message, signé par son porte-parole Abou Walid Sahraoui, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) a revendiqué ces deux dernières attaques. Devant cette escalade qui vise à fragiliser la normalistion politique, couronnée, en août dernier, par l'élection d'un nouveau président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, les autorités maliennes se veulent imperturbables. Tout en dénonçant une action menée par des « terroristes présumés », le ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, a tenu à annoncer le renforcement du dispositif sécuritaire en coordination avec « les partenaires de Serval (nom de l'opération militaire française au Mali) et de la Minusma (la force de l'ONU au Mali) ». M. Maïga a également invité « les populations à garder leur calme et surtout à partager les informations avec les personnels des forces armées et de sécurité afin d'aider à traquer l'ennemi sous toutes ses formes ».