« Dans un monde en mutation rapide avec tout ce qu'elle implique comme menaces, incertitudes et hypothèques, la diplomatie algérienne est puissamment interpellée pour s'armer d'expertise et de polyvalence tout en s'enracinant profondément dans les valeurs référentielles de notre peuple. » C'est l'appel lancé, hier, par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en présence du président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, et du ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, à l'occasion de la célébration du 51e anniversaire de l'adhésion de l'Algérie à l'ONU. Le 8 octobre 1962, le premier président de l'Algérie indépendante, le regretté Ahmed Ben Bella, avait hissé le drapeau algérien au siège de l'institution onusienne à New York. 51 ans après, l'Algérie ne cesse de conforter sa place dans le concert des Nations. Le mérite revient, selon le chef de la diplomatie algérienne, aux vaillants diplomates de la Révolution dont l'engagement reste une source féconde d'inspiration pour les générations successives de diplomates algériens. « C'était la victoire du peuple algérien et de ses avant-gardes militaire, politique, médiatique et diplomatique réunies dans le prolongement de l'épopée du combat libérateur pour la construction du pays, l'affirmation de sa souveraineté et la consolidation de son indépendance nationale », a affirmé, dans son intervention, M. Lamamra. Le ministre a rendu hommage, à cette occasion, à tous les martyrs de l'Algérie combattante, y compris les diplomates de la Révolution, aux diplomates algériens actuellement retenus en otages à Gao au Mali, ainsi qu'aux membres de leurs familles et à leurs amis. M. Lamamra a affirmé, par ailleurs, que « la diplomatie algérienne s'est inscrite dans la démarche de l'ONU, notamment en ce qui concerne le règlement des conflits dans le monde et la consécration des droits des peuples à l'autodétermination ». Il rappelle, à l'occasion, le soutien inconditionnel de l'Algérie à l'OLP. L'Algérie a atteint une position éminente au sein de la communauté internationale qui lui a permis d'assumer ses responsabilités et gagner l'estime de toute la communauté internationale. Il n'a pas manqué de souligner que « la diplomatie algérienne n'a eu de cesse d'apporter son soutien aux causes justes dans le monde ». Il citera, entre autres, la résolution présentée par le ministre des Affaires étrangères de l'époque, Abdelaziz Bouteflika, lorsque l'Algérie avait présidé l'Assemblée générale de l'ONU en 1974. Il avait demandé la suspension de qualité de membre à l'Afrique du Sud à l'ONU, à cause de la politique d'apartheid adoptée par le régime de Pretoria. Une résolution adoptée par les deux tiers des membres de l'Assemblée générale de l'ONU. Cette adoption a consolidé les rangs de l'ANC, d'un côté, et scellé davantage la victoire de la diplomatie algérienne, de l'autre. « Puissions-nous, nous projeter dans l'avenir, dans la fidélité à la Constitution qui dispose que le président de la République arrête et conduise la politique extérieure de la nation en tant que diplomatie sérieuse, compétente, cohérente, performante et exigeante dans la promotion et la protection des intérêts nationaux au service d'une Algérie toujours fière et digne dans le concert des nations », a conclu le ministre. Après la levée des couleurs et le dépôt de gerbes de fleurs, le chef de la diplomatie algérienne a procédé à la pose de la première pierre du nouveau siège de l'Institut diplomatique et des relations internationales (Idri), dans l'enceinte du ministère.