Le président du Conseil de sécurité des Nations unies pour le mois d'octobre, l'ambassadeur d'Azerbaïdjan, Agshin Mehdiyev, doit prochainement préparer un projet de lettre adressé à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) sur la manière d'éliminer l'arsenal chimique syrien. Ce texte sera basé sur un rapport remis, lundi, au Conseil par Ban Ki-moon. Le secrétaire général de l'ONU avait recommandé la création d'une « mission conjointe » avec la nouvelle lauréate du prix Nobel de la paix (OIAC). Cette mission forte d'une centaine d'hommes doit être basée à Damas avec une base arrière à Chypre, et dirigée par un « coordinateur civil spécial ». Si aucun des 15 pays membres n'objecte à cette lettre, il n'y aura pas besoin d'une nouvelle résolution pour donner un mandat officiel à la mission conjointe. Les échos parvenus jeudi à propos de la première discussion de ce rapport sont positifs. Les représentants des 15 n'avaient élevé « aucune objection », a déclaré à la presse l'ambassadeur russe, Vitali Tchourkine. « La bonne coopération du gouvernement syrien a été notée », a-t-il affirmé. L'ambassadeur français, Gérard Araud, a, de son côté, évoqué une « réunion très consensuelle ». Il est à rappeler à ce sujet que le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté fin septembre une résolution exigeant l'élimination de l'arsenal chimique syrien d'ici à la mi-2014 et qu'une équipe d'une trentaine d'experts de l'ONU et de l'OIAC se trouve en Syrie depuis le 1er octobre. Entre-temps, les combats entre l'armée et les rebelles se poursuivent. Au moins une cinquantaine de personnes, dont des civils, ont trouvé la mort, ce week-end, dans des violences dans la banlieue de Damas ainsi que dans les provinces d'Alep (nord) et Deraa (sud). Human Rights Watch a diffusé hier un rapport indiquant qu'au moins 190 civils ont été tués, dont au moins 67 exécutés, et 200 pris en otage dans des villages alaouites par une vingtaine de groupes jihadistes et rebelles, le 4 août dernier, dans la province de Lattaquié. Selon l'ONG, il s'agit d'une « opération planifiée contre la population civile de ces villages ». Pour sa part, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a assuré que son pays détient des informations selon lesquelles, « des rebelles sont entraînés illégalement en Afghanistan pour lutter contre le régime syrien, y compris en utilisant des substances chimiques toxiques ».