Plus de 10.000 moutons en provenance du maroc ont été saisis par les éléments des gardes-frontières (GGF) de la Gendarmerie nationale au niveau des frontières Ouest, dans des opérations menées à El Aaricha, Naâma, Sidi Djillali et Bab El Assa dans la wilaya de Tlemcen et ce depuis l'Aïd El Fitr. Une centaine de ces moutons a été également repérée dans les marchés d'El Bayadh et M'sila. La vigilance est de mise. C'est ce qu'a indiqué le responsable de la communication auprès du Commandement de la GN dans un point de presse animé à M'sila. Les unités des gardes-frontières (GGF) et les différentes unités territoriales ont été mises en alerte depuis le mois d'août dernier à quelques semaines de l'Aïd El Fitr suite à une saisie, au niveau de la bande frontalière Ouest d'une centaine de têtes de cheptel de provenance du Maroc que des trafiquants tentaient d'introduire sur le territoire national et l'écouler sur les marchés du cheptel à l'occasion de l'Aïd El Adha. « Il s'agit de moutons de petite taille qui portent des tâches noires et qui sont de mauvaise qualité », a précisé l'officier supérieur de la GN. Ces données ont été communiquées à toutes les unités opérationnelles de la GN pour multiplier les contrôles du cheptel au niveau des frontières, des marchés des bestiaux et renforcer aussi le contrôle des véhicules transportant les ovins et bovins sur les axes routiers, notamment ceux provenant des localités frontalières, à l'approche de l'Aïd el Adha, précise le conférencier. Ce cheptel en provenance du Maroc, constitue une atteinte à l'économie nationale mais aussi une menace à la santé publique du fait que ces ovins ne sont pas contrôlés. Des maladies contagieuses ont, même, été décelées lors de leur contrôle par les services vétérinaires, ce qui représente un danger pour le consommateur. « Les éleveurs marocains sont incapables financièrement de vacciner leurs troupeaux contre toutes les formes de maladie vu la cherté du prix du vaccin », nous explique-t-on sur place. Cette situation est expliquée par les multiples tentatives des éleveurs marocains de brader leur cheptel vers le marché algérien en le proposant des prix très bas. « Le mouton est cédé à 5000 et moins de 8000 DA », dira le porte-parole de la GN. Face à cette situation, le commandement de la GN a procédé à l'intensification de la lutte contre cette forme de contrebande surtout au niveau des frontières. Ainsi, l'étau s'est davantage resserré, cette année, sur les réseaux de contrebandiers spécialisés dans le trafic de cheptel, sur toute la bande frontalière. Résultat : le trafic a changé de camp. « Les saisies ont démontré que les trafiquants au niveau des frontières Ouest ont opté pour l'exportation illégale du cheptel malade qui proviennent des villes marocaines d'Oujda, Béni Drar, Ahfir, Berkane, Nador et Taza. Au niveau des frontières Est, les GGF ont saisi 600 têtes d'ovins destinées à la contrebande vers la Tunisie », ajoute le lieutenant-colonel Kerroud. En effet, le plan de surveillance des frontières Est et Sud-Est mis en place par le haut commandement de l'ANP suite aux événements dans les pays voisins a donné des résultats. Du côté de la GN, le responsable de la communication se félicite du premier bilan du dispositif sécuritaire spécial adopté à l'occasion. « Aucune agression à l'intérieur des marchés des bestiaux n'a été enregistré par nos services. Un plan préventif a été déployé à proximité des marchés des bestiaux et des points de contrôle pour assurer le déplacement des maquignons en possession de dizaines de milliards de centimes », a fait savoir le responsable. Assurer une sécurité de proximité est un engagement de la GN Par ailleurs, les services du groupement territorial de la Gendarmerie nationale de la wilaya de M'Sila ont pris des mesures préventives afin de contrecarrer le phénomène de trafic et de vol de cheptel ainsi que l'écoulement de la fausse monnaie, dans les marchés de gros à bestiaux. Selon le commandant du groupement, le colonel Mohamed Boussaid, qui a présenté le bilan d'activité de ses unités, la vigilance de ses éléments en service de barrage vers 22 h, a permis la saisie de 116 têtes de cheptel marocain, qui devaient être acheminées vers la wilaya de Batna dans l'Est du pays. Ce cheptel était bien dissimulé dans un troupeau transporté à bord d'un camion de marque JAC. « Aucun cas de vol de cheptel n'a été enregistré depuis près d'un mois. La situation est maitrisée grâce à la présence permanente des unités de la GN sur le terrain », a souligné le colonel Boussaid affirmant que les éleveurs ont été soumis à autorisation pour le transport du cheptel, ce qui a permis le contrôle de la circulation des ovins. Par ailleurs, ces mesures ont conduit au recul de la contrebande et la stabilité des prix. Dans ce contexte, le responsable de la communication de la GN, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud a tenu à préciser que le dispositif mis en place par le commandement de la Gendarmerie pour lutter contre le trafic de cheptel « s'inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement visant le développement agricole et l'accompagnement de la population dans les zones rurales afin d'assurer sa stabilité ». « Il s'agit d'un engagement du commandement de la Gendarmerie. L'Etat est en train d'investir dans le secteur de l'agriculture. La mission de la GN est d'assurer une sécurité de proximité, c'est-à-dire la sécurité des personnes et des biens dans les zones rurales pour garantir la stabilité des éleveurs et la réussite des programmes du gouvernement ainsi que la protection de l'économie nationale », a-t-il expliqué.