Un panel de médecins et de nutritionnistes ont pris part à cette rencontre marquée par la présence du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, et du secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens, Mohamed Alioui. Lors de son intervention, le ministre du Commerce a mis en exergue l'arsenal juridique mis en place par son département. Parmi les dispositions, « la plus importante », la loi no09-03 du 25 février 2009 relative à la protection des consommateurs. D'autant que « l'industrie alimentaire s'est nettement développée au cours de ces 20 dernières années, et notre législation doit se conformer à cette évolution ». Cette loi, dira le ministre, « a été suivie de décrets d'exécution dont le plus important est celui relatif à la sécurité des produits et celui des additifs alimentaires, promulgué en 2012 et entré en vigueur en mars 2013 ». « Les additifs doivent être pris en considération pour préserver la santé des consommateurs », expliquera Benbada. La protection des consommateurs, notamment les plus jeunes, passe impérativement par le contrôle. Ce dernier, fera remarquer le ministre du Commerce, « s'est renforcé par le recrutement de 3.000 ingénieurs dont 1.500 destinés au contrôle de la qualité. Certes, nous sommes loin des 48 laboratoires de contrôle puisque nous en sommes à 20 à l'échelle nationale. Mais nous avons une force de contrôle pour vérifier notre marché ouvert à tous les produits, et nous devons renforcer le contrôle, principalement les produits destinés aux enfants et aux nourrissons ». Aussi, le laboratoire national d'essais, constitué de 20 laboratoires d'analyses, sera opérationnel en 2014, au plus tard, début 2015. « La structure est fin prête et l'acquisition des équipements de pointe se fera dès que le laboratoire français MLE, dans le cadre d'un partenariat, déterminera le matériel à acquérir. Aujourd'hui, l'analyse alimentaire existe et l'analyse industrielle, absente, sera effective avec ce moyen », affirme Mustapha Benbada. De son côté, le président de la Forem, Mustapha Khiati, a, sur la base d'une enquête menée par une équipe de 15 médecins (pédiatres, internes, résidents, infirmiers) auprès de 2.012 enfants âgés entre 12 et 17 ans, souligné la relation entre le déséquilibre alimentaire et les problèmes pathologiques. Cette enquête, réalisée durant la dernière semaine de septembre et début octobre courant, dans 5 CEM de la circonscription d'El Harrach, a révélé que 17% des filles et 16% de garçons sont obèses. Dans 4% des cas, il s'agit d'obésité liée à la maladie chez les garçons contre 5% chez les filles. Les participants, dont le Dr Hadj Lekhal, de l'INSP (Institut national de la santé publique), ont relevé que la consommation de boissons sucrées, gazeuses, fruitées ou énergétiques, a augmenté ces dernières années en Algérie, alors que la valeur nutritive de ces produits est nulle. « Le vrai jus est celui d'un fruit pressé », dira le Dr Lekhal. Les organisateurs se sont également penchés sur le phénomène de l'alimentation, appelée de « rue » ou les « fastfoods ». Ils estiment que ces habitudes alimentaires sont inappropriées et s'opposent à une nourriture saine, ce qui augmente les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires, d'obésité et même de certains cancers. Le danger est là, sachant que l'enquête souligne que 26% des garçons mangent, à midi, à l'extérieur, contre 14% des filles. La même étude, qui constate que la nourriture préférée est la pizza, avec 30% chez les filles contre 27% chez les garçons.