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« Les exposants algériens veulent tous être placés au pavillon central de la Safex » Rencontre avec Hamidou Messaoudi, commissaire du 18e salon international du livre d'Alger (SILA)
Peut-on aujourd'hui se targuer de dire que le salon qu'est le Sila garantit le plus haut niveau de qualité ? Depuis sa création, le Salon du livre s'est affirmé comme une manifestation culturelle et professionnelle de premier plan et reconnue internationalement comme telle. Symbole d'un marché et d'une chaîne du livre en pleine mutation, le Salon du livre se veut, en permanence, le reflet de la réalité du livre, qu'il soit physique ou numérique, et de la multiplicité de ses facettes. Aussi, ses organisateurs sont-ils particulièrement attentifs à ce que ses plateformes professionnelles soient aussi productives et diverses que l'est aujourd'hui le paysage éditorial. Le Salon doit être au plus près des besoins actuels du monde de l'édition. Au-delà de la promotion du livre et de la lecture auprès du grand public, le Salon est devenu une occasion unique pour les professionnels du livre de faire des affaires et de découvrir les dernières nouveautés et tendances du marché. L'organisation d'une telle manifestation est-elle facile à faire ou plutôt ardue ? Organiser un événement de la taille et de l'importance du Salon international du livre d'Alger est à la fois une belle mission et une lourde responsabilité. Mais pour y parvenir, il faut d'abord mettre en place une organisation ventilée sur plusieurs niveaux et solliciter de nombreux interlocuteurs, et ce, depuis les premiers concernés (éditeurs, écrivains...) jusqu'aux divers corps de métiers qui interviennent dans le montage de ce rendez-vous annuel : douaniers, transitaires, transporteurs, aménageurs de stands... Sans oublier les médias dont l'audience permet de décupler le rayonnement du Sila. Il faut aussi réunir les conditions nécessaires à l'accueil et à la sécurité du flux important de visiteurs, dépassant depuis quelques années déjà le million d'individus et concentrés sur dix jours de manifestation. Vous avez évoqué, lors de la conférence de presse, que le Sila entre dans son âge de maturité. Pourriez-vous vous étaler sur ce point ? Arrivé à sa 18e édition, le Sila entre en effet à un âge de maturité et, plus que jamais, l'attention doit être portée sur la qualité de son organisation et de son animation en les améliorant de manière progressive et significative. L'objectif est d'atteindre en 2015, pour la vingtième édition, un niveau proche des meilleurs salons du livre tout en continuant à assumer la dualité du Sila qui est à la fois un rassemblement professionnel et une fête populaire autour du livre. Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ? Même si les professionnels du livre algériens demeurent de très bons amis à moi, il n'en demeure pas moins que les exposants algériens veulent tous être placés au pavillon central de la Safex. Et cela pose problème vu qu'on ne peut pas placer tout le monde dans un seul pavillon, qui fait 8.000 m2 utiles alors que nos besoins sont de 20.000 m2. Pour moi, le Salon du livre, c'est toute la surface qui est consacrée à cet événement. Avez-vous pris en considération les insuffisances enregistrées l'an dernier ? Le Salon du livre a ainsi été décalé d'un mois, choisissant aussi une période plus éloignée de la rentrée scolaire, source de nombreuses occupations et obligations. Outre la canicule et la rentrée, nous avons voulu aussi faciliter la fréquentation du salon, tout au long des vacances scolaires d'automne. Le lectorat junior et les enseignants devraient ainsi constituer un public important. La dernière édition du Salon international du livre d'Alger a, pour rappel, accueilli 700 éditeurs, venus de 43 pays alors que cette année, nous avons 922 exposants qui viennent de 44 pays. Il faut dire que c'est une participation jamais enregistrée auparavant. Quels sont les intérêts de ce salon ? Cette initiative offre des rencontres et des espaces enrichissants. Le salon a un intérêt lucratif mais l'objectif majeur vise à promouvoir le livre. L'Etat a consenti des réductions substantielles afin d'encourager la culture de la lecture et inciter le citoyen à lire. Ce salon sera, dans ce sens, une plateforme pour la sensibilisation de toutes les générations à l'art de la lecture. Pour vous, le livre sera-t-il détrôné un jour ? La multiplication des événements autour du livre en Algérie est une bonne chose. Je ne panique pas vu que l'expansion technologique ne détrône en rien le livre. Je pense que la numérisation de l'édition et l'irruption de nouveaux acteurs vont créer de nouveaux modes de coopération dans toute la chaîne du livre. Le plus important est que chaque maillon ne soit pas dissocié des autres et que par-dessus tout, le droit des auteurs soit respecté. L'accès au 18e Sila sera-t-il gratuit ? Il est impossible de rendre payant l'accès au salon pour des raisons de logistique. Il faut au moins un millier de guichets pour pouvoir réguler la grande foule devant la porte et éviter les bousculades. C'est quoi la nouveauté de cette édition ? La nouveauté de cette année, les espaces d'animation ont été regroupés au niveau du pavillon central de la Safex et surtout la création d'une signalétique appropriée pour faciliter l'orientation aux visiteurs. Le ministère de la Culture lance des projets de soutien à la librairie à travers toutes les wilayas mais aussi dans des zones et régions éloignées des grands centres urbains. Que pensez-vous de cette démarche ? C'est une action louable, méritoire qui vise à développer et à promouvoir la lecture publique, ainsi que la création d'un réseau national de diffusion et de vulgarisation du livre, notamment au niveau des zones et régions éloignées des grands centres urbains. Il faut savoir aussi que la lecture publique constitue le pilier de développement de la société. C'est pour ces raisons que le ministère de la Culture insiste sur l'importance de la consolidation des efforts conjugués pour la promotion du lectorat dans notre pays. Un souhait ? Je souhaite qu'un jour l'Algérie ait un grand espace, à l'image des salons et foires d'Abu Dhabi, Paris ou Francfort, pour permettre à tous les éditeurs d'y avoir une place.